Design toujours au top, prix accessible, la petite citadine risque de se tailler une grande part de ce nouveau marché. Cerise sur le gâteau, elle sera construite dans la Grande Région, en Lorraine.
L'an dernier, Smart passait sous la barre des 100000 véhicules produits. Qu'en est-il en 2011? Annette Winkler, directrice de la division Smart chez Daimler AG : Nous dépasserons à nouveau les 100000 unités. Il y a plusieurs raisons à cette hausse. Tout d'abord, l'environnement et la société ont évolué. Les gens sont demandeurs de notre concept, une voiture qui consomme moins et qui prend moins de place. Il y a ensuite une tendance à l'individualisation des voitures, et notre usine a une grande force : pouvoir produire des éditions spéciales, limitées, à l'international mais aussi seulement pour certains pays. Nous avons enfin renforcé le concept de voiture unique, avec notre partenaire Brabus. Cela peut aller de la Smart Premium, de luxe, qui coûte très cher, à une Smart dont le prix reste raisonnable, mais fabriqué en un seul exemplaire.Quels sont les marchés porteurs? Nous avons connu une bonne année 2011 sur nos marchés matures, comme l'Allemagne ou l'Italie. Dans ces pays, nous avons même atteint une part de marché record sur le segment des petites voitures. Cela nous rend fiers et il est extrêmement important de savoir que les marchés existants fonctionnent bien. Après, il y a bien sûr la Chine, où nous avons positionné Smart comme un produit premium. Là-bas, 50% des clients l'utilisent comme deuxième ou troisième véhicule, mais l'autre moitié comme première voiture. Les Chinois apprécient notre concept. Notre marketing a été intelligent et la Fortwo y est considérée comme une voiture haut de gamme.En 2012, le grand défi sera la production en série du modèle électrique. Quel sera le calendrier et quels seront les marchés visés? La production en petite série a déjà démarré mais le lancement à grande échelle se fera progressivement, dès la fin du printemps. Nous sommes convaincus que la Smart électrique présente de grands avantages. Nous savons que la batterie a une autonomie de 150km. Pour conduire en ville, c'est tout à fait suffisant. Et Smart ne veut pas être autre chose qu'une voiture pour la ville. Pour les marchés, cela est lié à la volonté des sociétés et des politiques d'avoir des villes moins polluées. C'est le cas en France, mais aussi au Japon, par exemple. La Smart électrique sera vendue 19000 euros avec un système de location de la batterie sur dix ans. Après la version électrique viendra la 3e génération du véhicule «classique», en partenariat avec Renault. Pour quand est-elle prévue? Pour 2014, avec des modèles deux et quatre places. Les premiers prototypes sont déjà sortis. Nous collaborons très bien avec l'usine Renault de Novo Mesto, en Slovénie. La Twingo et la Smart quatre places y seront produites. Hambach fabriquera le modèle deux places, mais uniquement pour Smart.Avec ces projets, Smart semble se trouver sur une bonne dynamique… Le monde s'est développé dans le bon sens : celui imaginé par les fondateurs de Smart. Les gens sont désormais prêts pour notre concept. Smart, ce n'est pas uniquement une voiture très pratique en ville. Nous nous occupons plus largement de la mobilité urbaine. Par exemple, avec le vélo électrique que nous lançons. Ou encore notre système de car-to-go (location de véhicules électriques) : l'an prochain, nous équiperons une ville par mois. Il y a treize ans, quand Smart est née, ce n'était pas en vogue. Aujourd'hui, nous pouvons développer toutes nos idées. C'est très intéressant pour la marque.Propos recueillis parPascal Mittelberger(Le Républicain lorrain)