Peugeot jouit effectivement d’une longue tradition avec ses petites  citadines chics. Oui, pour se faufiler dans les rues de Paris, il était de bon ton dans les années 70 de rouler en Peugeot 104 Z. En été 2014, avec l’arrivée de la 108, nous avons pris pendant quelques jours le volant de la version luxe Top Allure motorisée par le 3 cylindres de 1.2 litres développant 82 chevaux.

 

Notre 108 a une bouille sympathique dans sa version 3 portes et sa livrée Bleue Sma    lt métallisée avec le toit en toile noire découvrable et de belles jantes alu, même au Belair elle reste chic. En ouvrant la porte, l’on retrouve (en option) des sièges habillés de cuir avec un appuie tête fixe, un peu dans le style de ceux d’une 911! Soulignons que Peugeot sur sa 108 a grandement amélioré la qualité de l’assise par rapport à une 107. Cependant l’intérieur reste un peu triste (qualité des plastiques) malgré le décor style porcelaine blanc qui équipait notre petite citadine et le bruit à la fermeture des portes fait pas assez clonk comme sur une allemande. Le volant, une tradition chez Peugeot, est petit et gainé d’un cuir très agréable au toucher, il laisse apparaitre un compteur de vitesse gradué en dizaines impaires avec accolé à sa droite une mini oreille qui fait office de compte-tours avec affichage par barrettes, nous  préférions le mini compte-tours de la 104 ZS.

 

Un toit en toile sympathique…

Dès les premiers tours de roue, nous sommes surpris pas l’excellente visibilité et le confort plutôt ferme de la 108, seul des bruits d’air plus importants que sur la version sans toit découvrable viennent à certaines vitesses troubler cette tranquillité de conduite. Mais dès les premiers rayons de soleil, qu’il fait bon ouvrir tout grand ce toit, surtout en ville en descendant le Boulevard Royal. Nous avons aussi testé les places arrières, disons-le d’emblée, elles sont là pour des enfants ou en cas d’urgence, car avec la version toit ouvrant (elle mange au moins 5 cm de hauteur) il devenait totalement inconfortable d’envisager un trajet à l’arrière d’autant plus que les appuie-têtes nous arrivaient au niveau des omoplates. Cette 108 en version 3 portes est à envisager comme une 2+2, par contre le coffre fait des progrès par rapport à la 107 puisqu’il affiche une contenant proche de 200 litres ce qui est suffisant pour aller faire ses courses au Cactus le week-end.

 

 

Un moteur 1200 cm3 qui se cherche….

Question motorisation, le 3 cylindres a un comportement de gros bourdon, une caractéristique typique des 3 cylindres. Par contre, il est plutôt mou et il n’aime pas être conduit à l’économie avec un filet de gaz, il n’a presque rien dans le ventre. Alors que passé 4200 tr/minutes, il fait un bruit qui nous a empêchés de tirer plus dans les tours, nous le sentions assez réticent à vouloir tourner plus vite. Après quelques heures au volant, l’on s’y fait et plutôt que d’adopter une conduite en souplesse, on se prend à vouloir aller plus vite que ce qui est habituel de nos jours, attention alors à la police Grand Ducale! Le plaisir au volant de cette 108 est réel avec une suspension ferme mais pas trop et une direction agréable sans cependant être aussi «sharp» que celle de la Mini. Par contre, plus question de vouloir s’inscrire au Shell Marathon car notre consommation fleuretait avec les 8 litres. En adoptant une conduite souple, nous pouvons tabler sur un petit 4.5 litres sur routes secondaires entre Howald et Mondorf et un peu moins de 7 litres sur l’autoroute entre Frisange et Esch. Au ralenti, notre 1.2 ne tournait pas très rond, soit il y avait un mauvais réglage, soit le moteur n’était pas encore vraiment rôdé avec à peine 1000 kilomètres au compteur.

 

Keep it simple…

Nous recommanderions plutôt d’opter pour une 108 avec le très bon 1 litre essence (aussi un 3 cylindre, mais provenant de Toyota) qui délivre 69 chevaux et est plus économe en carburant dans la vie de tous les jours. Seuls les conducteurs ou conductrices qui veulent un peu plus d’allonge sur autoroutes auront vraiment besoin du 1.2 litre. Oui, une petite voiture doit en principe rester basique, et nous nous demandons si à un prix de 16 924 € elle trouvera ailleurs que dans les beaux quartiers de notre capitale ou le prix n’a finalement que peu d’importance des acheteurs ou plutôt des acheteuses? Pour le commun des mortels, est-ce que les sièges en cuir facturés 1 045 Euro sont bien indispensables, idem  pour la peinture métallisée (380€) et les quelques centaines d’Euro pour la version 1.2, sachant qu’une 108 de base est facturée à 10 000 Euro, c’est peut-être ne fin de compte le meilleur choix.

 

En conclusion….

La 108 est devenue nettement plus adulte si on la compare à la 107, nous la retrouverons donc avec plaisir dans les rues des villes. Par contre, elle n’arrive pas encore au niveau de la concurrente qui règne en maître sur le segment des petites citadines: la VW Up qui elle aussi se décline sous trois marques: VW, Skoda et Seat, alors que la 108 a son pendant chez Citroën avec la C1 et l’Aygo de Toyota. Oui, dans le segment des citadines pour sortir une offre compétitive il est nécessaire de réunir les forces et Peugeot l’a bien compris. Merci à Repères Luxembourg pour la mise à disposition de cette Peugeot 108.

 

Pierre-Yves Augsburger

 

Crédit photos : Repères Communication