Le 10 novembre dernier, lors de la première édition de la Mobility Night organisée par Automotion, un représentant d'Uber, le leader incontesté du VTC, intervenait pour la première fois au Grand-Duché de Luxembourg, alors que l'on parle de plus en plus de l'arrivée du service au Luxembourg. Sylvain Andrieu, National Parternships Lead, s'est alors exprimé devant un parterre de professionnels de la mobilité, et est revenu sur le concept qui révolutionne la mobilité.

Présent désormais dans plus de 70 pays aux quatre coins du monde, "Uber veut contribuer à la nouvelle ère de la mobilité" précise Sylvain Andrien dès le début de son keynote speech. Uber, c'est une application simple pour smartphone, qui permet aux utilisateurs de se déplacer d'une manière sûre, fiable et économique. Le concept est simple : "Request, Ride & Rate". Si le concept est né à San Francisco, l'idée a germé à Paris lorsque les deux cofondateurs de la société, Travis Kalanick et Garrett amp, se rendent au Web à Paris en 2008 et ne trouvent pas de taxi et se retrouvent à patienter de longues minutes sous la pluie. Grâce à la technologie, ils créent alors le concept Uber : appuyer sur un simple bouton et avoir un service avec chauffeur. Aujourd'hui, le service est disponible dans 400 villes dans le monde et plus de 2 milliards de trajets ont été effectués. "L'application est surtout utilisée en milieu urbain. Le paiement est automatique, on ne sort pas d'argent" ajoute Sylvain Andrieu.

 

La mobilité partagée pour répondre aux challenges des villes

Au-delà de permettre aux gens de se déplacer, Uber a un véritable agenda et une mission des plus louable : la vision à la longe terme est d'éviter la congestion dans les villes et de réduire la pollution. Des challenges auxquels toutes les grandes filles font aujourd'hui face. Au début du XXème siècle, à Los Angeles, certains automobilistes proposaient déjà aux utilisateurs du tramway bondé, de leur permettre de se déplacer, mais le service a rapidement été suspendu, sous la pression des constructeurs automobiles, celle-ci allant à l'encontre du système de voitures individuelles. Et l'ensemble des villes sur tous les continents ont continué à réguler le marché, selon Sylvain Andrieu.

Mais les choses changent. "Aujourd'hui, on recense 1 milliard de véhicules dans le monde, 20% sont aux Etats-Unis. Les voitures ne sont utilisées que 4% du temps. L'idée est alors de limiter le nombre de voitures individuelles et donc de favoriser le transport partagé". La congestion coute aujourd'hui 1% du PIB de l'Union Européenne, et représente 100 milliards d'Euros par an. Au Royaume-Uni, les automobilistes passent en moyenne 10h par semaine au volant de leur véhicule. A Paris, 30% du temps au volant est alloué à la recherche de place de stationnement. Et qu'en est-il du temps passé dans les bouchons par les frontaliers et les résidents luxembourgeois ? Si la perte de temps et de ressources financières est importante, les véhicules sont également responsables de 12% des émissions de CO2 au sein de l'Union Européenne.

 

"Une solution complémentaire"

"Aujourd'hui, le ride sharing représente 4% de tous les kilomètres effectués dans le monde. D'ici à 2030, il devrait représenter 25%" souligne Sylvain Andrieu. Les nouvelles générations et notamment les Y ont une relation différente à l'automobile : une personne sur 10 dit vouloir abandonner l'idée de posséder un véhicule. Uber étend régulièrement ses services et couvre désormais les banlieues. On peut alors remarquer que de nombreux trajets se rendent à des bouches de métro : "il  s'agit d'un complément aux transports publics". Uber peut ainsi être considéré comme une option "last mile", notamment à Londres où 30% des trajets sont en direction ou au départ des transports publics. Plus récemment la société californienne a lancé Uber Pool : le service permet à deux passagers qui vont dans la même direction de partager le service grâce à des algorithmes. "La course est plus longue pour le conducteur, moins de véhicules sont utilisés. On économise les ressources. Cela a un véritable impact sur les villes et représente plus de 250 millions de trajets en 2 ans" explique Sylvain Andrieu, qui ajoute : "Si tous les trajets étaient partagés, nous aurions besoin de 10% des voitures actuelles. Cela représenterait une économie de 511 millions de kilomètres et 23 millions de tonnes d'essences". Les services d'Uber ont ainsi de véritables bénéfices qui sont régulièrement mesurés.

 

En conclusion, Sylvain Andrieu a une nouvelle fois défini la mission Uber : avoir moins de voitures sur la route, éviter que les voitures individuelles qui ne circulent pas prennent de la place. La ville de demain ? Il la voit avec des rues plus libérées et avec des voitures qui circulent, et qui ne sont pas simplement stationnées le long de la route…

 

Alexandre Keilmann

Crédits photo: Dominique Gaul