Le car-sharing est certes une belle manière d’aider à redonner à nos enfants une terre moins polluée, mais ne craignez-vous pas un manque à gagner généré par le cannibalisme des solutions proposées ? Il est clair que les solutions de car-sharing divisent les avis des loueurs. On peut considérer que c’est complémentaire à nos solutions actuelles ou qu’au contraire cela peut les cannibaliser. Chez LeasePlan, nous avons opté pour la première position. Cette solution est née de l’écoute des besoins de nos clients et de l’évolution du marché. De nouvelles perspectives (manque de place de parking, attentes différentes des nouvelles générations, congestion urbaine,…) engendrent en effet une transformation de notre métier vers des solutions plus globales de mobilité. En proposant ce type de solution, nous voulons avant tout être innovant et répondre aux attentes de nos clients. Dans ce cas précis, la solution envisagée s’inscrit dans un plan de mobilité mis en place par le client. Celle-ci est totalement complémentaire à l’attribution de véhicules de société, qui eux restent un élément très attractif du package salarial.
Il faut également préciser que la solution de car-sharing proposée par LeasePlan diffère de celles proposées pour le grand public, comme à Paris avec « Autolib ». Nous proposons ici des formules à « circuit fermé » destinées à nos clients en B2B. Les utilisateurs bénéficient pour la plupart d’un véhicule de société mais ne peuvent pas forcément le stationner sur le lieu de travail ou ne l’utilisent pas tous les jours pour venir travailler. Avec cette solution, ils disposent, sur leur lieu de travail, d’une solution de mobilité facile et rapide, pour de petits trajets ou pour se rendre en clientèle. C’est une évolution vers une politique plus globale de mobilité. C’est évidemment tous bénéfices pour le client et pour les collaborateurs.
Pouvez-vous nous expliquer l’offre ? Par exemple, la formule LeasePlan nous offre-t-elle la possibilité d’un aller simple à l’étranger ? Le système proposé fonctionne en circuit fermé. Lors de sa réservation sur la plate-forme internet, l’utilisateur a le choix entre plusieurs véhicules (en fonction des disponibilités) et plusieurs stations (les différents bâtiments du client par exemple). Le véhicule est récupéré à la station choisie et doit être ramené à cette même station. La logistique de réservation, l’infrastructure technique et le suivi des véhicules entre les différentes utilisations sont assurés par notre partenaire Avis. Il est aussi envisageable que les véhicules destinés au car-sharing puissent être utilisés pour des besoins privés en soirée ou le week-end par exemple, moyennant participation de l’utilisateur le cas échéant.Dans ce cas précis, le client a choisi de proposer aux utilisateurs un mix de véhicules afin de répondre aux différentes attentes : véhicules électriques mais aussi thermiques , petits véhicules urbains mais aussi véhicules plus spacieux voire utilitaires pour le transport de matériel.
Comment gérer le suivi du bon état du véhicule ? C’est une question d’équilibre. La responsabilisation des conducteurs et la facilité d’utilisation sont les 2 facteurs clés d’un tel système. Nous devons trouver la bonne balance. En ce qui concerne les dégâts, plusieurs outils sont mis en place avec Avis pour identifier les éventuels gros dégâts. Pour le reste, nous travaillons sur la responsabilisation des conducteurs et nous faisons aussi confiance à leur bon sens pour ramener un véhicule en bon état au prochain utilisateur (qui sera un collègue et non un inconnu). L’expérience d’Avis nous aide par ailleurs beaucoup à ce sujet.Il est également important que ce système ne débouche pas sur la mise en place d’une « usine à gaz ». La facilité et la rapidité d’utilisation sont des objectifs majeurs. Les conducteurs peuvent ainsi réserver un véhicule seulement 3 minutes avant de l’utiliser. Il est également important que la prise en main et la restitution puissent se faire rapidement, avec un minimum d’opérations, ce qui sera le cas.
Comment voyez-vous la suite de votre projet en termes de choix d’entreprises et de véhicules? Nous avons reçu de nombreux retours positifs suite à la communication effectuée au niveau national et international au sujet de cette initiative. Plusieurs sociétés se sont déjà montrées intéressées par ce projet, qui, il est vrai, est particulièrement adapté aux spécificités de notre marché local. Je citerai ainsi la concentration sur Luxembourg ville (ce qui permet l’utilisation de véhicules électriques pour ces solutions de car-sharing) ou encore la problématique du ratio collaborateurs/places de parking à laquelle sont confrontés de nombreux employeurs (notamment ceux qui construisent de nouveaux bâtiment). Tout cela nous conforte dans la vision que nous avions déjà eu l’occasion de développer lors de la conférence Fleet Morning en début d’année. Le « Fleet Management » (gestion de parc automobile) reste notre métier mais nous évoluons également vers la mise en place de solutions de mobilité afin de répondre aux nouvelles attentes du marché. Des solutions telles que le car-sharing, le covoiturage ou les cartes de mobilité s’inscriront désormais dans les politiques de mobilité de certains de nos clients. Nous sommes prêts à y répondre en intégrant dans notre palette de service de nouvelles solutions de mobilité innovantes et complémentaires au leasing des véhicules. Pour conclure, je dirais que le véhicule de société est et restera un avantage en nature très valorisé, notamment au Luxembourg. Il demeure également un élément primordial dans les politiques RH de recrutement et de rétention des collaborateurs. A terme, nous prônons cependant une utilisation plus intelligente (« smart ») de ces véhicules pour une approche plus durable. Nous proposons d’ores et déjà plusieurs solutions pour y répondre : eco-driving, car-sharing, consultance,… Il n’est pas exclu non plus qu’un conducteur d’un véhicule de société puisse recourir ponctuellement à d’autres solutions de mobilité pour se rendre au travail. Dans le futur, le gestionnaire de flotte devra tenir compte de ces différents paramètres pour les intégrer dans une véritable politique de mobilité.Laurent Gouverneur - Head of Sales & Business Development
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