ESSAI — Spacieux, modulable et confortable, le C4 Grand Picasso BlueHDi chatouille les monospaces du segment supérieur grâce à un Diesel performant et à une transmission automatique enfin au goût du jour. Alors que certains constructeurs se détournent du segment des monospaces, Citroën continue à croire en ses vertus. Après le C4 Picasso « court » lancé avant l’été (lire notre essai Citroën C4 Picasso e-HDi 115 ch), le constructeur français complète sa gamme avec sa version longue ouverte à la commande depuis l’été. Celui que les Chevrons ont rebaptisé « Technospace » veut redonner ses lettres de noblesse à un genre automobile qui a perdu de sa superbe. La tâche sera peut-être un peu plus facile pour le Grand Picasso, qui compte en définitive très peu de concurrents parmi les tout-chemin compacts, nouvelles coqueluches du marché. Seuls le Qashqai +2, en fin de carrière, et le Chevrolet Orlando sont en effet en mesure de proposer sept places. La tâche n’en a pas été moins ardue pour les designers, chargés de rendre désirable un engin forcément long et cubique. Le Grand C4 Picasso use d’artifices esthétiques efficaces, à commencer par les barres de toit qui se prolongent dans la custode. Un moyen de dynamiser la silhouette qui profite également de l’évolution très marquée des dimensions. Si la longueur de 4,59 m reste inchangée, on relève une diminution de la hauteur de 3 cm par rapport à l’ancienne génération. L’empattement de 2,84 m progresse quant à lui de 11 cm. De quoi raboter les porte-à-faux avant et arrière qui alourdissaient le dessin du modèle précédent. L’évolution des cotes favorise également l’habitabilité et la modularité, même si l’aménagement n’évolue pas en profondeur. On retrouve cinq fauteuils individuels à l’arrière. Comme sur la version courte, les sièges de deuxième rangée, tous identiques, coulissent et offrent un espace au genou royal lorsqu’ils sont reculés au maximum. Le confort n’y est cependant pas exceptionnel, la faute à une assise un peu étroite. La troisième rangée de siège reste quant à elle une solution de secours. Certes, l’accès y est beaucoup plus facile qu’auparavant grâce à la nouvelle cinématique de repli des sièges de deuxième rangée. Cependant, un adulte s’y trouvera peu à l'aise, la faute à un espace à la tête réduit. Seuls des enfants pas trop grands pourront y affronter les longues étapes sans difficulté. Dans ces conditions, le volume de coffre est naturellement réduit à la portion congrue : 170 dm3. Il passe à 575 dm3 lorsque ces sièges d’appoint disparaissent sous le plancher et 1.843 dm3 quand les fauteuils de deuxième rangée sont rabattus. De quoi loger les plus volumineuses créations de chez Ikea… A noter que ces opérations s’effectuent avec grande facilité : la modularité s’avère à la fois intuitive et bien conçue. C’est tout de même les places avant qui se révèlent les plus confortables. C’est particulièrement vrai sur notre version Exclusive qui offre au passager un repose pied électrique, les sièges massants ainsi que le réglage du dossier motorisé. Ainsi choyé, il piquera sans peine un somme lors des longues étapes autoroutières. De quoi rendre jaloux le conducteur ! Celui-ci n’est cependant pas à plaindre. Le Grand Picasso a en effet beaucoup progressé en matière de comportement routier. Grâce à son centre de gravité plus bas, sa masse réduite (1.476 kg dans notre version 2.0 BlueHDi à transmission automatique) ses voies élargies et bien sûr sa nouvelle plateforme EMP2, le Grand C4 Picasso se révèle beaucoup moins pataud qu’auparavant, même lorsqu’il est équipé du lourd 4-cylindres 2.0 HDi. La vitesse et l'angle du roulis ont été considérablement réduits, ce qui permet d’affronter les routes sinueuses sans risquer de malaises. Il ne s’agit bien sûr pas d’un véhicule sportif : le Citroën privilégie avant tout le confort. Néanmoins il se montre extrêmement sain dans les enchaînements de virages, avouant même des vitesses de passage en courbe respectables pour un monospace de ce gabarit. La direction, très assistée (le moteur d’assistance est renforcé par rapport aux version HDi 115 ch) offre néanmoins au conducteur un ressenti suffisant. L’amortissement se révèle pour sa part particulièrement prévenant, même à basse vitesse. Cet essai a été l’occasion pour nous de mettre pour la première fois à l’épreuve le 2.0 BlueHDi qui va peu à peu équiper tous les modèles compacts et haut de gamme du groupe PSA. Basé sur l’ancien 2.0, ce moteur a été très largement revu afin de répondre aux normes anti-pollution Euro VI qui frappent durement les moteurs Diesel (lire notre encadré). Fort de 150 ch et 370 Nm de couple, ce bloc permet au Grand C4 Picasso automatique sept places d’abattre le 0 à 100 km/h en 11,5 secondes (9,8 secondes en version cinq places à boîte manuelle). Elastique, ce moteur ne bronche pas à bas régime mais ne se réveille réellement qu’au régime de 1.500 tours minute. Dès lors, il offre une poussée constante jusqu’à 5.000 tours minute qu’il atteint sans protester. Malheureusement, ce 4-cylindres se montre comme son prédécesseur beaucoup plus sonore et rugueux que le 1.6 HDi. En charge, il met à mal les qualités d’insonorisation pourtant reconnues du C4 Picasso. Heureusement, il se fait oublier à régime stabilisé. Sa sobriété ne fait en revanche aucun doute. Nous avons relevé 5,1 litres sur autoroute à 130 km/h stabilisé et un maximum de 7 litres sur un parcours mêlant routes de montagne sinueuses et pointes à plus de 200 km/h sur autoroute allemande.
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