Primes CAR-e et voitures électriques
En 2007, le gouvernement a introduit la prime CAR-e dans le but d’encourager la promotion de voitures particulières à faibles émissions de CO2 par une subvention de 750 EUR.
Dans un premier temps, cette prime était liée à une émission de CO2 de moins de 120 g/km. En 2010 une prime supplémentaire de 1.500 EUR a été introduite pour les voitures dont l’émission CO2 ne dépassait pas 100 g/km. Ces primes ont été prolongées depuis, en baissant toutefois le seuil progressivement pour atteindre aujourd’hui 90 g/km pour la prime à 1.500 EUR et 100 g/km pour une prime de 750 EUR.
Depuis l’introduction de ces primes, les instances compétentes ont vu l’introduction de presque 20.000 demandes. Bien que l’effectif traitant ces demandes ait été augmenté, seulement 70% de ces demandes ont pu être traitées jusqu’à maintenant et seulement 60% ont été payées pour un montant total de 8,8 mio d’euros.
On peut estimer que cette prime a beaucoup contribué à augmenter les immatriculations de voitures à faible émission CO2. Entre 2007 et 2010, les immatriculations de voitures émettant moins de 120g de CO2 par km ont triplé. Ce succès n’est pas exclusivement dû à la prime car les efforts des constructeurs sur l’efficience des moteurs ont certainement aussi joué un rôle important dans cette augmentation.
Il a été constaté que les voitures de société ont très largement contribué à ce succès. Le taux de rotation bien plus élevé des voitures des sociétés, couplé à la volonté des entreprises de prendre leurs responsabilités dans la préservation de l’environnement, font que 25% des voitures de sociétés sur route ont une émission de moins de 120g/km, contre seulement 9% des voitures détenues par des privés.
Actuellement, nous avons moins de 20 voitures électriques immatriculées dans notre pays, ce qui a poussé le gouvernement à revoir la prime actuelle à la hausse. Elle sera de 5.000EUR à partir de 2012 au lieu de 3.000 EUR. Cette initiative est très louable, cependant la nouvelle prime ne va guère suffire pour compenser le surcoût que représente une voiture électrique vis-à-vis d’une voiture comparable à moteur thermique. D’un côté le prix d’acquisition d’une voiture électrique est plus élevé de 10.000 EUR et de l’autre côté, la perte de valeur est bien plus importante.
Pour un particulier, ces frais pèsent très lourds dans son budget, sans parler des désavantages liés au rayon d’action limité qui s’ajoutent au problème du coût.
Par contre pour une entreprise, qui désire compléter ses efforts dans le cadre de la CSR, un certain surcoût peut être acceptable. Une voiture électrique se prête assez bien aux besoins d’un certain nombre s’entreprises. De courtes distances en journée et un retour sur le site de l’entreprise pour recharger la nuit, sont des conditions idéales pour ce type de motorisation. Les sociétés sont alors beaucoup moins dépendantes de bornes de recharges publiques et n’ont ainsi pas besoin d’attendre la mise en place d’une infrastructure à couverture nationale.
Actuellement, 44% des nouvelles immatriculations sont des voitures détenus pas des entreprises. Si le gouvernement désire promouvoir les voitures électriques, il serait bien qu’il se concentre d’avantage sur ce créneau de clients. Les aides pour les entreprises ne doivent pas nécessairement être très importantes. Des subventions, voire même la prise en charge de bornes électriques sur le site des entreprises, sous condition de donner accès à des personnes privées, profiteraient à tous les acteurs. On pourrait aussi penser à une super-prime sur une période définie (p.ex. 1 an) afin de réduire le risque financier pour une entreprise.
En creusant un peu, on peut facilement trouver d’autres pistes pour inciter les entreprises à franchir le pas et à faire des tests en life avec un parc de voitures électriques pour ainsi découvrir ce nouvel outil de travail.
A moyen terme, la voiture électrique ne va pas remplacer les voitures à moteur thermique, mais elle aura un rôle complémentaire à jouer. Une fois lancée, elle trouvera sa place sur nos routes.
Gerry Wagner
Président FLLV