Le vaisseau amiral de Porsche, la Panamera Turbo S, berline de tous les superlatifs. Vraie sportive ? Fausse limousine ? Coupé rallongé ? Qu’en est-il réellement ?
« Le but n’était pas de construire une berline haut de gamme, une voiture quatre places ou une voiture à transmission intégrale, mais une Porsche. ». Voilà les quelques mots qui servent de préambule à la documentation du constructeur présentant sa berline. Vous verrez après ces quelques lignes ce qu’il en est de mon avis, mais une chose est cependant certaine, la « namera » (« intention » en Slovène) de Porsche est clairement d’assommer la maigre concurrence dans ce segment du super Grand Tourisme pour quatre. Mais à quel prix ?
A l'extérieur
S’il est un domaine dans lequel la Panamera aura fait couler beaucoup d’encre, c’est bien celui du style… Par où commencer ? Dans mon essai de l’Aston Martin Rapide, je qualifiais l’Allemande de « difformité ». Oui, je vous l’accorde, c’est peut-être exagéré. Mais même après plusieurs jours à l’observer sous toutes les coutures, depuis tous les angles possibles et imaginables, je peine à déceler ce qui fait que nombre d’esthètes s’extasient devant les lignes générales de la Porsche. Remarquez que mes connaissances en art contemporain sont pour le moins limitées, ce qui explique peut-être cela. Mais ce profil inspiré sans génie de la 911 dénote avec un empattement à rallonge, un dos rond et une poupe pour le moins haut-perchée. Paradoxalement, ce ne sont pas moins de 28'818 exemplaires, toutes motorisations confondues, qui auront trouvé preneur de part le monde en 2011. Est-ce un signe que le badge et les quatre places attirent plus que le style ? Je vous en laisse juge. En Suisse, 384 exemplaires ont été écoulés l'an dernier, damant le pion de la Classe S de Mercedes-Benz (327 exemplaires) et laissant loin derrière l’Audi A8 (176) et la BMW Série 7 (143). Sans parler de la Rapide et la Quattroporte dont les ventes sont confidentielles. Seule la Mercedes-Benz CLS fait mieux avec 562 exemplaires, mais le ticket d’entrée pour ce modèle est aussi 30% plus bas que celui de la Porsche. D’un point de vue plus objectif, la Panamera en impose. Sans avoir l’élégance d’une Maserati Quattroporte, la grâce d’une Aston Martin Rapide ou la fluidité d’une Mercedes-Benz CLS au premier coup d’œil, sa silhouette massive dégage cependant une prestance indéniable. Il est vrai que prises individuellement certaines parties sont empreintes du style Porsche, tels la découpe du capot, le galbe des ailes tant à l'avant qu’à l'arrière et les optiques. La carrosserie de la Turbo S s’habille en outre des attributs propres aux versions turbocompressées, comme le bouclier avant plus ajouré avec les feux à LED fins, les sorties d’échappement rectangulaires, un diffuseur contrasté et des mini-jupes latérales. Oh, pas de bouleversement pour autant, juste quelques indices sur les velléités de notre missile sol-sol. Conditions hivernales obligent, notre exemplaire d’essai se voit doté de roues peu flatteuses alors que la Turbo S reçoit de série les jantes « Turbo II » à gros rayons qui, en temps normal, achèvent d’accentuer la sportivité du modèle.
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