Nous avons tous entendu parler des voitures autonomes, c’est même le thème du moment dans l’industrie automobile. Et la plupart d’entre vous savent aussi que dans les environs de LA, des voitures autonomes roulent déjà, en test bien évidemment, mais elles sont déjà sur nos routes.

 

La technologie est pratiquement prête. Ce n’est plus le futur, c’est pour ces prochains mois. Tesla va aussi déjà très loin avec son Autopilot Autonomous System qui équipe les Tesla S. (voir les vidéos sur You Tube, c’est impressionnant !). Ce système est programmé afin que le «conducteur» qui peut théoriquement conduire sans tenir le volant, ne puisse cependant pas donner des instructions stupides à l’ordinateur de bord. Dans la pratique, le conducteur ne pourra pas non plus utiliser toutes les capacités de pilotage «automatique» sur tous les types de routes. Actuellement, c’est réservé aux grands axes.

 

L’industrie automobile et la rupture technologique…

Les constructeurs pensent tous aux voitures autonomes, c’est un argument technologique, marketing qui fait rêver, qui fera vendre….En effet, ces systèmes seront assez chers et donc permettront aux constructeurs de dégager des marges appréciables sur ce type d’aides à la conduite. Les gagnants seront probablement à terme les entreprises technologiques de Silicon Valley, comme les Apple ou autres Google. Elles se lanceront dans la commercialisation des voitures dites «autonomes», un peu comme l’a fait Ikea avec ses meubles. Elles livreront la technologie (les composants ou il y a le plus de marge), se chargeront du design, et peut-être de la vente, mais la production  sera effectuée par des sous-traitants. Comme Ikea qui ne produit jamais dans ses propres usines, mais fait produire à l’extérieur aux moindres coûts. Apple et Google laisseront les sous-traitants faire les investissements souvent colossaux pour les lignes de production de ces nouvelles voitures. C’est alors que le secteur automobile va complètement changer, il y aura des gagnants, de nouveaux acteurs, de nouvelles marques mais aussi passablement de cadavres dans une industrie automobile qui est à l’aube d’un nouveau paradigme.

 

La réalité des voitures autonomes…

Mais dans la réalité de tous les jours, ces voitures appelées «voitures autonomes» seront surtout des voitures qui peuvent conduire en pilotage automatique. Comme c’est déjà le cas lorsque vous montez à bord d’un Boeing 747 ou Airbus 380. L’avion décolle et atterrit tout seul. Il est aussi possible au pilote d’introduire dans l’ordinateur toutes les données concernant la route de l’avion, et tout se passe en «full automatic». Mais il y a toujours un pilote à bord. De même il y aura toujours un conducteur à bord de la voiture.

 

Oui, un conducteur qui pourra à tout moment reprendre lui-même les commandes. C’est cela la voiture autonome. Il est nécessaire de bien intégrer ce fait: le responsable sera toujours le conducteur. Les dessins futuristes de certains constructeurs qui illustrent une voiture avec les sièges avant tournés à 180° avec un conducteur qui joue au poker électronique avec les passagers de la banquette arrière, restera de la science-fiction. La législation routière ne permettra pas ce luxe. Au stade actuel de la législation routière, il est inutile de penser à se poser la question: Y-a-t’il un conducteur à bord ? A moins que l’on soit un fanatique du film «Y-a-t’il un pilote dans l’avion»….

 

Pierre-Yves Augsburger