La décennie actuelle sera déterminante pour rester dans la fourchette admise comme critique d’un réchauffement climatique de 2°C en 2100. Cet objectif ne pourra pas être atteint sans une accélération importante de la baisse des émissions de CO2 dans les transports et notamment celles des véhicules particuliers, explique Patrick Oliva, directeur prospective et développement durable, Michelin.

Animateur du Challenge Bibendum depuis sa création en 1998, Patrick Oliva, directeur prospective et développement durable de Michelin, est également membre du conseil industriel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE, dépendant de l’OCDE) et à ce titre l’un des experts les plus avertis au sein de l’industrie automobile sur la problématique du réchauffement climatique et ce qu’elle implique pour l’industrie automobile. Les rapports annuels rendus par l’AIE (World Energy Outlook) font appel à un très grand nombre d’experts au niveau mondial et font consensus. "Le message principal du dernier rapport de l’AIE publié sur la question climatique est que la perspective de pouvoir atteindre une limitation à 2°C du réchauffement de la planète à la fin du siècle est en train de s’éloigner", explique Patrick Oliva. "Depuis plusieurs années l’AIE attire l’attention sur le fait que malgré le petit décrochement de la crise, les principales données montrent que l’évolution est structurellement sur une base supérieure à ce qui permettrait de limiter le réchauffement à 2°C." Or, cet impératif de limitation à 2°C en 2100 fait l’objet d’un consensus fort au sein de la communauté internationale accepté par les Nations Unies et les différents sommets internationaux (Copenhague, Cancun).

Si plusieurs gaz concourent à l’effet de serre (CO2, méthane, oxyde à base d’azote, gaz fluoré), ils sont ramenés à un équivalent CO2 exprimé en partie par million (ppm). "Pour rester dans l’objectif il faut stabiliser la concentration dans l’atmosphère à 450 ppm en équivalent CO2. Aujourd’hui, l’AEI dit que nous sommes partis sur une trajectoire double, soit 900 ppm ", explique Patrick Oliva.

Alors que l’échéance de 2100 paraît lointaine, le point de non-retour est pour demain. "L’AIE évoque 2017 comme année cruciale, explique Patrick Oliva. Si des mesures ne sont pas prises d’ici 2017, la perspective de retrouver le scénario de 450 ppm s’évanouira. On voit bien que notre décennie est importante pour que les choix que nous opérons soient porteurs de solutions. Le contexte n’est pas nouveau mais on se rapproche de l’échéance", ajoute-t-il.

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