Bernard Ollivier, vous voici à la tête d'une renaissance ?On peut dire ça oui. Je prends la succession d'une très belle aventure humaine. J'ai fait la spéciale du Turini à bord d'une Berlinette A110 et j'ai de nouveau mesuré l'attachement, la relation de proximité, quasi familiale, entre Alpine et les gens. Ça nous rend très fiers et ça ne peut que décupler notre motivation pour ce retour d'Alpine. Où en êtes-vous justement ? On parle de 2015...Oui, ce sera pour 2015. Aujourd'hui, on commence à sentir quelques trucs. Nous avons fait beaucoup d'études de marché, c'est une marque qui a une très grande notoriété, connue à travers le monde, alors que seulement 30 000 autos ont été vendues, tous modèles confondus. Alpine est devenue un mythe, grâce à ses succès sportifs. Mais le sujet ce n'est pas de réveiller un mythe, c'est de réveiller une marque. Le challenge, c'est de faire une Alpine moderne qui respecte la filiation, mais qui soit en phase avec son époque. Les clients ne sont plus les mêmes. Par exemple, ils mesurent en moyenne 20 centimètres de plus que dans les années 70. Et aujourd'hui, plus grand monde n'est prêt à acheter une voiture aussi rustique que la Berlinette. Mais Alpine n'est pas non plus une voiture de luxe. Ce ne sont surtout pas des valeurs de paraître que recherchent les clients Alpine. Ce sont des gens qui sont plus dans le « être » que dans le « avoir », des épicuriens en quelque sorte. Charge à nous de transmettre ça techniquement.

Comment ? Et à quel type de voiture s'attendre ?En partant du principe que les clients rechercheront du frisson, de l'adrénaline, ce qui ne signifie pas des risques. Alpine, c'est un comportement, de l'agilité avant tout. Bien plus que de la performance ou de la vitesse. Vous savez, quand Andruet remporte le Monte-Carlo en 1973, il bat des voitures bien plus puissantes que son A 110. Et puis la légèreté c'est aussi de faibles consommations et de faibles rejets polluants. Ce sont des valeurs modernes. Justement, pourrait-elle être électrique ou hybride ?Pas tout de suite. Nous allons déjà réussir notre base, notre première voiture. Après, on exclue rien pour des développements et des versions futures.

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