Pour les amateurs de voitures anciennes, l’année commence toujours avec  la semaine des ventes aux enchères en Arizona et le Cavallino Classic à Miami. Et le rythme est pris avec en février Retromobile, l’exposition de la Porte de Versailles qui prend une tournure de plus en plus luxueuse à Paris. Cette manifestation est couplée avec les ventes Bonhams qui se tient au Grand Palais et la vente Artcurial, ainsi que celle de RM. Nous reviendrons sur ces ventes dans un prochain article.

 

Nous étions à Retromobile, essentiellement pour l’exposition des Pegaso (un article suivra dédié à cette exposition unique) mais aussi pour prendre la température du marché. Eh bien, il est très hot, tout se vend à des prix de plus en plus fous, ceci pour autant que la marque soit de prestige et que la qualité soit au rendez-vous, certaines fois au détriment du respect de l’origine.

 

En  se baladant dans les stands, les 911 et 300 SL sont devenues monnaies courantes, presque comme les Bugatti ou autres Ferrari. Nous avons cependant été surpris de constater que les belles Maserati des années 60 s’échangent à des prix plus que soutenus. Notre admiration s’est aussi portée sur les nombreuses voitures françaises comme les Delage, Delahaye, Talbot Lago et Facel, des voitures de carrossiers et à l’élégance française d’une autre époque, une époque où la Grande Nation avait encore le sens du luxe. Les petites DB aux lignes aérodynamiques, sont toujours un plaisir à regarder, aussi une spécialité française avec leurs carrosseries aérodynamiques dessinées pour gagner le classement  du Mans au coefficient de cylindrée. En restant chez les constructeurs français, le stand Renault présentait la R16 sous toutes ses coutures pour son 50ème anniversaire, et Citroën célébrait les 60 ans de la toujours très moderne DS, avec mon ami Vincent nous avons redécouvert la beauté et l’avant-gardisme de la Citroën SM, assurément un achat pour autant que le modèle en question ait été totalement restauré. Peugeot avait des gâteaux d’anniversaire à profusion, avec tout d’abord place au plus jeune avec les 40 ans de la 604, les 50 bougies de la 204, les 60 de la 403 et les 80 de la 402.

 

 

Nous avons aussi pu admirer  une des six Bugatti Royale, une voiture de 6.4 mètres de long avec un empattement de 4.3 mètres. Un monde entre les petites Bugatti de course bleues et ce monstre. La collection Lopresto, un architecte italien, nous dévoilait des carrosseries spéciales avec 6 Alfa Romeo, 3 Lancia, une Osca et un Autobianchi. C’était l’occasion de regarder sous tous les angles la maîtrise de l’école italienne du design automobile, merci à Bertone, Pininfarina, Zagato, Vignale et Touring pour ces chefs d’œuvre.

 

Lancia Aurelia B24S Convertible – 1956

 

Des constructeurs comme Mercedes avaient un stand énorme ou trônait des 300 SL et une très belle C111 de 1969 en orange de l’époque, ainsi qu’une rare 540 K Streamline de 1938. Skoda avait aussi fait le déplacement avec plus de 10 modèles retraçant l’histoire riche de la marque tchèque. En 2015, notre choix se serait porté sur une très belle Maserati Mistral, ce modèle est encore abordable bien que le prix soit à 6 chiffres, ou alors nous aurions choisis pour cet été une Porsche Spyder 550, il y en avait plusieurs, alors peut-être aurions-nous eu la chance d’un peu marchander mais à Retromobile cela fait mauvais genre, alors nous sommes rentrés non pas au volant de cette magnifique voiture mais à 300 km/h en TGV…

Pierre-Yves Augsburger