Le cabinet de consultants Roland Berger estime que le poids des 15 constructeurs traditionnels (*) continuera de baisser et se situera à 74% de la production mondiale de véhicules en 2025, tandis que 4 à 6 constructeurs mondiaux nouveaux apparaîtront d’ici là, la plupart issus d’Asie.

La crise financière de 2008 a secoué l’industrie, sans pour autant qu’aucun des constructeurs historiques (*) n’ait disparu, avec notamment les sauvetages de GM et Chrysler. Cependant, leur poids sur le marché mondial est en recul et cette tendance devrait s’accélérer. Ces 15 groupes contrôlaient 89% du marché mondial en 1995, ils en tiennent encore 83% en 2010, grâce à leur développement dans les marchés émergents et notamment en,Chine (10% de la production mondiale se fait par les constructeurs historiques dans des coentreprises chinoises). En 2025, ils n’en représenteront plus que 74%, estime Roland Berger Strategy Consultants (y compris leur activité en Chine). A cette date, trois autres catégories se partageront 26% du marché : les constructeurs globaux asiatiques (**) apparus ces dernières années pour 11%, 4 à 6 nouveaux constructeurs mondiaux pour 5% du marché, et les acteurs locaux pour 10%.

Pas de méga-constructeur Cette évolution vers l’Asie a déjà fait naître 8 constructeurs sur la dernière décennie qui ont acquis une envergure mondiale : SAIC, Changan Automobile, Tata, Geely, Chery, Fuji Heavy, Beiqi Foton, Dongfeng Motor. Roland Berger estime que la croissance permettra l’émergence d’encore 4 à 6 constructeurs d’envergure mondiale (originaires principalement d’Inde et de Chine, et aussi de Brésil et Russie) d’ici 2025. "Nous ne croyons pas à l’émergence de méga-constructeurs avec 15 millions de voitures", explique Max Blanchet, senior partner chez Roland Berger, pour qui une taille de 3 millions de véhicules apporte des effets d’économies d’échelle suffisants. "Les effets d’échelle se font essentiellement sur les composants et modules et pas sur les véhicules finis", remarque Jacques Radé, partner chez Roland Berger. Le groupe VW est le plus avancé dans cette stratégie qui consiste à découper les véhicules en plusieurs modules qui ont leur logique de développement propre, note Max Blanchet. PSA, Ford et Renault, l’appliquent également à des degrés divers. "Les constructeurs vont se spécialiser et ne seront pas présents sur tous les segments", ajoute Max Blanchet. Le cabinet d’analyse a identifié trois tendances qui guideront le positionnement des constructeurs : "high tech" avec l’offre des constructeurs premium ; "budget" avec une logique de voitures plus standardisées, accessibles en prix, robustes mais contenant des éléments technologiques et notamment de connectivité ; et "sustainable" avec des voitures vertes, orientées vers l’usage et les solutions de mobilité. Des évolutions qui favorisent l'émergence de nouveaux acteurs et n'impliquent pas forcément un phénomène de consolidation avec réduction du nombre d'acteurs.  (*) Toyota, Renault-Nissan, General Motors, Volkswagen, Hyundai, Ford, Honda, PSA, Suzuki, Fiat, Daimler, Chrysler, BMW, Mazda Motors, Mitsubishi Motors (**) SAIC, Changan Automobile, Tata, Geely, Chery, Fuji Heavy, Beiqi Foton, Dongfeng Motor Note : Pour 2025, Roland Berger donne une estimation de la production mondiale à 114 millions d’unités (VP, VUL). En 2010, la production VP et VUL a été de 71 millions d'unités.

(autoactu)