Dans la presse Grand-ducale, de nombreux articles alarmistes ont indiqué que le taux de mortalité sur les routes luxembourgeoises était catastrophique. Nous sommes bien évidemment d’accord qu’il est nécessaire par des moyens de prévention de freiner ce développement. Chaque mort sur les routes est un drame pour la société et aussi pour la famille et les proches.
Nous aimerions cependant remette les chiffres en perspective. Entre 2010 et 2015, le nombre de tués sur les routes luxembourgeoises a augmenté de 11% alors que les chiffres s’inscrivent en baisse dans les 27 autres pays de l’UE. Luxembourg occupe donc dans les statistiques européennes la dernière place, ce qui ne fait assurément pas très beau dans le paysage.
Mais nous avons appris, dans les cours de statistiques, qu’il fallait aussi savoir interpréter les statistiques. Et c’est ce que nous allons tenter de faire en toute objectivité. Tout d’abord entre 2010 et 2015, la population résidente à Luxembourg a elle aussi augmenté de l’ordre de 11%. Donc mathématiquement, en pourcentage de la population, le nombre de tués sur nos routes n’a pas augmenté du tout, il est resté stable. Nous devrions aussi tenir compte dans les statistiques du flux du trafic frontalier et pourrions aussi dire que ce nombre a augmenté ces dernières 5 années. En effectuant cette extrapolation, nous pourrions même avancer que le nombre de tués sur nos routes a légèrement diminué, en proportion bien évidemment et pas en nombre absolu.
Nous voulons ici indiquer qu’il serait temps à Luxembourg de montrer des statistiques et pas uniquement dans le domaine des accidents de la route qui tiennent compte des spécificités luxembourgeoises, à savoir une population faible mais en forte croissance et un trafic pendulaire important. A titre d’exemple, si nous extrapolions les chiffres luxembourgeois à l’Allemagne avec 80 millions d’habitants et Luxembourg avec 575'000 habitant et 180'000 frontaliers, l’Allemagne devrait avoir 25 millions de frontaliers !
Il est aussi primordial dans le domaine qui nous intéresse ici de retraiter les statistiques pour le Luxembourg, car sinon les mesures mises en place pour réduire le nombre d’accidents seront probablement inappropriées. Par contre, nous sommes des ardents défenseurs d’une prévention qui devrait démarrer tôt dans les écoles et pourrait axer son action non pas en plaçant des myriades de radars dans les endroits ou cela rapporte le plus, mais plutôt à des endroits effectivement dangereux. Une autre mesure à envisager serait d’introduire pour les nouveaux c conducteurs un permis de 2 ans à l’essai avec une limitation de la puissance du véhicule à quelque chose comme 100 chevaux, un peu sur l’exemple de qui est en vigueur en moto. A titre d’exemple, j’ai commencé à conduire avec une petite voiture de 1000 cm3 avec ses 50 chevaux et suis passé ensuite sur une GTI de 110 chevaux, si j’avais commencé par la GTI, je ne serais certainement plus là pour vous écrire mes colonnes….alors merci à mes parents de m’avoir suggérer d’acheter une voiture peu puissante avec mon premier salaire en 1980…
Clé de 12
