Qualité Les prestations de Volkswagen ne sont pas toujours en phase avec le standing revendiqué. Toutefois, depuis 2008, le constructeur a mis en place un plan de bataille. Fabrication de référence A l’image des constructeurs premium, la qualité perçue demeure le point fort de Volkswagen, et l’un des principaux arguments d’achat. Sur cette exigence, la firme de Wolfsburg se situe encore un ton au-dessus d’autres constructeurs généralistes. Et, si l’écart d’avec la concurrence s’est quelque peu réduit avec les Golf V, Touran, Passat…, Volkswagen a retrouvé de sa superbe avec le lancement de la Golf VI en 2008. Souvent plébiscitée, la robustesse de ses produits est le fruit d’un important investissement et d’une rigueur dans la fabrication. Au premier coup d’oeil, une Volkswagen met en avant son standing qui se traduit par un assemblage et par un alignement sans failles des différentes pièces qui composent la carrosserie. Portes, boucliers, ailes… sont ajustés avec soin et les interstices entre les différents éléments sont réduits au maximum. Rien n’est laissé au hasard. Ainsi, les poignées de portes, les joints et l’acoustique (lors du maniement des ouvrants) dégagent-ils une impression de solidité.  Même constat si l’on se penche sous le châssis, et l’habitacle, à l’image de la robe, est valorisant. Certes, on peut reprocher le manque de fantaisie et l’aspect austère, mais la « simplicité » du design se fait au bénéfice de l’ergonomie et de la justesse des accostages. Ensuite, c’est la richesse des matériaux qui fait la différence. Et sur ce point, il n’y a pas de secret. Un revêtement moussé à coeur, de beaux plastiques pelliculés, une moquette robuste… sont gage d’un excellent vieillissement. Fiabilité Progrès à confirmer Chez Volkswagen, la qualité est une chose, la fiabilité une autre. Si la marque jouit d’une réputation qui ne se dément pas, elle n’est toutefois pas exempte de reproches. Pour preuve, quelles que soient les enquêtes meneées sur la fiabilité (JD Power France 2010, taux de pannes par la société de dépannage allemande ADAC en mai 2011), la marque se place dans la moyenne, laissant les premiers rôles aux constructeurs asiatiques…  De plus, Skoda se permet de narguer sa maison mère en affichant de meilleurs résultats. Déjà pointé du doigt au début des années 2000 pour les défaillances sur les moteurs diesels (débitmètre, turbo…), Volkswagen a aussi vécu une période difficile entre 2003 et 2006. Nouvelles bases techniques, électronique à outrance... les Golf V, Touran, Passat et autres ont connu des débuts de carrière parsemés d’embûches. Les avaries graves se sont accumulées (casse du turbo, du volant moteur bi-masse, équipements électroniques facétieux, culasse…). À la décharge de Volkswagen, les autres constructeurs européens traversaient également des périodes troubles, signe que certaines technologies étaient en cours d’apprivoisement. Au fil du temps, les ingénieurs allemands ont remédié à ces maux, mais le mal était fait. Puis Volkswagen a préféré marquer une pause dans l’innovation, et repartir de certaines bases techniques existantes.  Ainsi, la Golf VI s’appuie techniquement sur son aînée, avec une architecture électronique modifiée. Résultat, la compacte préférée des Européens n’a pas réalisé le sans-faute. Pièces et entretien Onéreux, une fausse idée ?Les Volkswagen sont chères à entretenir. Si l’on compare le taux horaire de main-d’oeuvre et les prix des pièces, à ceux de nos constructeurs nationaux, la marque allemande pratique des tarifs plus élevés, et, selon notre enquête datée du 3 mars 2011, elle se positionne dans la moyenne pour le prix des pièces d’usure courante. Afin de lutter contre son image de cherté de ses prestations, le constructeur a développé de nouveaux services à commencer par des promotions sur les forfaits entretien et sur les consommables.  Afin de reconquérir les propriétaires des anciennes Polo et Golf IV (fabriquées de 1999 à 2001), le constructeur a lancé, en décembre 2010, le Service Offensive comprenant sept forfaits à petits prix, dont la révision des 15 000 km facturée 99 €. En parallèle, il propose depuis l’année dernière les Economy Parts, des pièces de rechange commercialisées de 20 à 30% moins chères. Peu à peu, le catalogue s’étoffe (échappements, plaquettes, disques, amortisseurs…) et sera accompagné, courant de l’année, par des forfaits, dont l’objectif est de rivaliser avec ceux proposés par les centres auto. Des pièces qui correspondent bien évidemment au cahier des charges du constructeur, mais dont la longévité est moindre en raison des matériaux employés. Les points noirs à surveiller En raison de leurs liens étroits (plate-forme et motorisations), nombre de modèles de la gamme affichent les mêmes avaries. Voici les problèmes récurrents. - Casse turbo sur moteurs TDI (décembre 2004 à mi-2006). Dans le cadre du passage aux normes antipollution Euro IV, les ingénieurs ont modifié les cartographies de l’ensemble des moteurs diesels… avec pour conséquence l’encrassement des TDI, notamment sur les véhicules qui ne sont utilisés que sur petits parcours. Face aux avaries constatées sur la vanne EGR, le constructeur a trouvé la parade en montant une bride (vendue en pièces détachées). Plus grave, nombre de turbos ont dû être remplacés suite à cette accumulation de gaz imbrûlés. - Culasse poreuse sur 2.0 TDI (2005 à juin 2009) Sont concernées les culasses référencées V125/130 et V320/330.   - Volant moteur bi-masse - Étanchéité du radiateur d’huile (jusqu’en 2009 sur moteur TDI). Présence d’huile dans le liquide de refroidissement. Volkswagen a introduit plusieurs versions de radiateur d’huile. Un problème que l’on retrouve encore sur la Golf VI, et sur le Scirocco…   - Embrayage Sachs broute au démarrage sur 1.9 TDI 105 (garniture modifiée) Tour d'horizon des problèmes En technologie, le constructeur allemand a souvent un coup d’avance. C’est le cas pour la boîte à double embrayage DSG ou pour les moteurs à injection directe d’essence TSI, couplant un compresseur à un turbo sur certaines variantes. Une audace qui n’est pas toujours compatible avec la fiabilité. Moteurs TSI- Instabilité et voyant de dépollution allumé sur les modèles de plus de 20000 km. Distension de la chaîne de distribution (remplacement chaîne et galet) et changement de la conduite d’alimentation en huile. - Manque de puissance, fumée bleue, fuites dans le système d’air de suralimentation… Le rétrécissement de la conduite d’arrivée d’huile du turbo entraîne son endommagement (écrou de l’axe du turbo desserré, axe cassé…). - Couinements de la pompe à eau électromagnétique. Remplacement par une référence optimisée courant 2010. - Manque de reprises, de puissance sur 1.8 et 2.0 TSI… Changement de la tubulure d’admission jusqu’en novembre 2010.  Moteur 1.6 TDI- Manque de puissance et, d’étanchéité du système de pression de suralimentation ou défaillance du turbo (pas de modifications usine)  - Moteur ne démarre pas, courroie déchirée, bruits… jusqu’en septembre/novembre 2009 sur Polo/Golf/Golf Plus. Remplacement du galet de renvoi par un galet tendeur. - Manque de puissance, de reprise. Faisceau moteur endommagé jusqu’en novembre 2009. - Allumage voyant FAP (reprogrammation et régénération) jusqu’à la mi-2010. - Allumage voyant gestion moteur (flashage calculateur voire remplacement) jusqu’au début 2011. - Allumage témoin de liquide de refroidissement sans fuites. Phénomène lié à la dilatation défavorable des durits qui fait varier le niveau (modification du repère minimum avec, en plus, remplacement du bouchon du vase d’expansion).    DSG- La boîte à double embrayage se distingue par des à-coups liés à une usure interne sur les modèles fabriqués entre février 2007 et mai 2008. La mécatronique doit être remplacée. - Divers dysfonctionnements jusqu’au 02/10/2009. Fusible trop faible ou mécatronique à remplacer. - Couinements au démarrage (graissage de la couronne et du pignon de démarreur).    Stop&Start Ce système par démarreur renforcé Bosch peut ne fonctionner par moments. Reprogrammation jusqu’en janvier 2011 Si le niveau de fiabilité s’améliore sur les pannes mécaniques graves, les reprogrammations électroniques demeurent encore trop nombreuses à l’image de celles constatées sur la Golf VI et sur la nouvelle Polo, qui hérite d’une base inédite. En jouant la continuité technique sur les nouveaux Touran, Passat, Sharan… Volkswagen devrait rapidement atteindre un niveau de fiabilité en phase avec sa réputation. (argusauto)