Ce lundi 26 septembre marque le lancement officiel de la House of Automobile au Luxembourg. Les fédérations et acteurs du secteur automobiles se sont donc réunis autour d'Ernest Pirsch qui occupe désormais le poste de coordinateur de la HOA. A quelques heures de sa participation à la table des présidents lors de la Fleet Night, M. Pirsch revient pour Automotion sur la création de cette nouvelle entité et sur les défis d'un secteur en pleine mutation.
Comment jugez-vous l’accueil du public et de la presse quant au lancement de la House of Automobile ?
Très positif. Nous avions notamment convié la presse, les présidents ainsi que quelques personnalités. François Bausch, le Ministre du Développement Durable et des Infrastructures, a salué ce rapprochement des fédérations et des acteurs du secteur, afin de se préparer à la révolution qui est déjà en cours.
Avec la House of Automobile, nous avons créé une plateforme qui permettra de faire avancer les choses en ne parlant que d'une seule voix, économique et politique. Les fédérations travaillaient déjà ensemble, nous n'avions donc eu aucun problème pour nous concerter. Il s'agit tout de même d'une première en Europe. Dans d'autres pays il y a bien sûr des rapprochements entre acteurs, mais c'est la première fois que les constructeurs, importateurs ainsi que les 3 fédérations locales réussissent à s'entendre. Nous aurons les mêmes soucis sur certains dossiers et lorsque les sujets ne pourront être traités de façon horizontale, les fédérations resteront autonomes et traiteront les dossiers qui leurs seront propres.
On y parle beaucoup de synergies, de problématiques communes entre les membres, mais que peuvent en attendre les Fleet et Mobility managers concrètement ?
Il y a quelques années déjà, lorsque les débats sur la taxation sur les véhicules de société ont commencé, nous avions travaillé à trois – mobiz, Fegarlux et ADAL, la Febiac n'était pas encore présente au Luxembourg – et nous avions très bien défendu les intérêts du secteur et donc des fleet managers. Le parc au Luxembourg est important : nous allons traiter ce type de dossiers en commun. Par exemple, la conduite autonome va changer la donne: le cadre légal, les débouchés, les responsabilités, etc. On peut également aborder le sujet de la formation en gestion de flotte, des commerciaux, et ainsi de suite. Beaucoup de thèmes sont commun nous allons les traiter mais dans la main.
Le secteur automobile entre dans une ère de consolidation, marqué par l’arrivée de nouveaux opérateurs de l’étranger mais également par la digitalisation. Quel regard portez-vous sur ces nouvelles tendances ?
C'est l'avenir, tout simplement. La révolution est d'ores-et-déjà en route et il est de notre devoir de l'accompagner. Il faut voir jusqu'où cela ira et dans quel laps de temps, mais pour la comprendre et pour préparer à l'avenir, nous devons nous y engouffrer dès-à-présent. Il y a de nombreux dossiers chauds : la conduite autonome, la connectivité, la fiscalité, la formation, l'image du secteur, etc.
Les décideurs luxembourgeois de retour de la Silicon Valley ont été impressionnés par les disruptions en cours. Notre écosystème d’acteurs, très traditionnel, est-il armé pour faire face à l’arrivée imminente d’acteurs aussi innovants ?
Nous allons créer des groupes de travail avec les ministères concernés. Le Ministre Etienne Schneider a confirmé il y a peu que le Luxembourg souhaitait devenir un pays pilote en terme de conduite autonome. Nous allons chercher le contact, et le Ministre François Bausch a encore confirmé ce matin que nous allons travailler ensemble sur de nombreux dossiers. Le Luxembourg a toutes ses chances : c'est un pays neutre, non producteur, tourné vers l'avenir et qui peut vite réagir. Nous avons tous les atouts. Au niveau organisation, nous aurons des réunions du conseil mensuelles et allons rapidement définir des groupes de travail. Ce ne sera pas uniquement à 8 clos et nous ferons sans doute des partenariats sur certains dossiers avec les acteurs concernés. Nous serons très ouverts pour dialoguer, informer et récolter des informations.
Côté expérience client, la HOA compte-elle donner des guidelines pour l’accueil en garage ou concessions, qui a fait l’objet de commentaires assez marqués sur les réseaux sociaux dernièrement ?
Nous allons nous occuper de la formation en général – initiale et continue – pour bien former le personnel. Les programmes proposés à l'école ne sont pas toujours adaptés et à jour. Des secteurs comme la construction, le parachèvement et l'IT, au Luxembourg, sont en train de faire des centres de compétences et reçoivent des cours sur mesure. C'est un travail de longue haleine de définir ces formations, mais cela nous fera du bien, car souvent, on ne trouve pas de personnel qualifié – ce n'est pas péjoratif – et devons aller chercher des talents à l'étranger.
Vous serez présents demain sur la 5ème de la Fleet Night pour prendre le pouls du marché : comment jugez-vous l’état du marché luxembourgeois jusqu’ici ?
Nous assistons pour l'instant à une très bonne année 2016 et constatons une belle évolution par rapport à l'an passé. Il y avait notamment un peu de morosité du côté des acheteurs, l'ambiance n'était pas forcément festive. Cette année nous avons eu un super Autofestival et je présume que le reste l'année sera également très positif !