Le coupé RCZ sorti en avril 2010 s’est rapidement révélé être une belle réussite. Pour son style séduisant d’une part, mais surtout pour l’efficacité de son châssis. Si bien qu’on attendait impatiemment que Peugeot ne surenchérisse pour en exploiter pleinement le potentiel. Eh bien, c’est précisément ce qu’a fait Peugeot Sport avec cette nouvelle RCZ R.Avant tout, la R évolue sans surprise dans un même cadre de base que les versions plus modestes du RCZ. On retrouve côté suspension une épure McPherson à l’avant qui, eh oui, se passe toujours de pivot découplé, ou un classique essieu de torsion à l’arrière. Côté moteur ensuite, le 4-cylindres 1.6 turbo à injection directe, parfaitement connu, reste au programme.
Les évolutions face à un RCZ 200 THP s’avèrent pourtant multiples. Sous le capot, le bloc moteur se voit ici renforcé (via un traitement thermique avant usinage), et associé à un nouveau turbo Twin Scroll redimensionné conçu pour tenir jusqu’à 1,5 bar maxi et des températures de fonctionnement plus importantes. On trouve également de nouveaux pistons forgés, des coussinets de bielles avec revêtement polymère censés mieux résister aux pressions cylindre plus élevées, ou une architecture du collecteur d’échappement inédite. Résultat, ainsi pourvu (et rebaptisé pour l’occasion ‘EP6CDTR’), le 1.6 THP affiche un maximum de 270 ch à 6 000 tr/min et 330 Nm de 1 900 à 5 500 tr/min (+ 70 ch et 60 Nm sur un RCZ 200 THP). Soit, faites le compte… 170 ch/l, qui plus est pour une consommation mixte et des émissions normalisées de 6,3 l/100 km et 145 g/km de CO2. Bien sûr, l’un des défis de cette nouvelle motorisation (compatible Euro 6) tenait aussi au bon refroidissement de la mécanique soumise à bien plus de contraintes, d’autant que l’utilisation réelle de la RCZ R sur circuit a d’emblée intégré le cahier des charges de Peugeot Sport.De fait, outre des voies élargies et une assiette abaissée, on trouve également côté châssis un freinage renforcé à l’avant avec des disques ventilés de 380 mm associés à des étriers 4 pistons signés Peugeot Sport ainsi qu’à des bols en aluminium, ou un autobloquant Torsen : un raffinement auquel la RCZ n’avait encore jamais eu droit, ni réel besoin cela dit. Voilà pour la fiche technique de la Peugeot routière ‘la plus puissante de l’Histoire‘.Avant même de tourner la clé, on remarque immédiatement la nature un peu spéciale de cette RCZ : des jantes de 19′ inédites, deux canules non jumelées plus imposantes, des arches noires mat, et surtout un imposant aileron arrière fixe censé augmenter l’appui d’un peu plus de 15 kg face à l’appendice amovible d’une RCZ 200 THP. À l’intérieur, les différences avec cette dernière se font plus discrètes. Certes, on découvre des seuils de portes griffés ‘Peugeot Sport’, quelques surpiqures rouges, un ‘R’ vissé sur la console centrale, ou de très jolis sièges baquets cuir/alcantara offrant un confort honorable et, contrairement à ceux des autres modèles RCZ, un maintien latéral très satisfaisant. Seulement si l’ambiance reste sobre, on l’aurait souhaitée plus spécifique, haut de gamme, sportive. Ce qu’un amateur est en droit d’attendre après avoir déboursé un minimum de 43 000 €.Mais les talents de la RCZ R sont ailleurs, répliqueraient sans doute certains, et ils auraient bien raison. Car outre sa puissance dépassant celle d’une Mégane R.S., cette RCZ économise 17 kg face au modèle 200 THP (à 1 280 kg à vide), une bonne partie étant rognée côté freins. Ce qui bénéficie théoriquement aux masses non suspendues et au travail d’amortissement. Sur papier, la RCZ R se montre ainsi plus favorable en ratio poids/puissance face à ses rivales directes à traction avant, Mégane R.S. ou Scirocco R. La Peugeot annonce aussi un 0 à 100 km/h inférieur de 0,1 sec à 5,9 sec, pour une vitesse de pointe limitée à 250 km/h.
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