Nous sommes à l’aube de la fin de l’exercice 2013, que pouvons-nous en tirer comme conclusion ? Pour notre secteur et la situation économique en générale, l’année 2013 est considérée comme une année charnière, après une année 2012 peu favorable. Si au courant du 1er semestre les chiffres de ventes de voitures ont été encore peu encourageants, on constate une reprise pour le 2ème semestre. Cette tendance se confirme aussi au niveau du marché européen. Cette évolution nous laisse espérer une stabilisation des affaires à fin 2013. Sans vouloir préjuger du futur, on peut espérer que 2014 sera un meilleur cru.
Si nous regardons de plus près le marché du leasing opérationnel, nous avons su bien tirer notre épingle du jeu. Contrairement au marché automobile, les membres de la fédération des loueurs (FLLV) peuvent afficher toujours une croissance, même si elle est plus modeste que dans le passé. Elle ne sera plus à deux chiffres mais reste bien présente.
Pensez-vous que 2014 vous poussera à changer votre stratégie actuelle ? Il n’y avait pas vraiment de changement dans l’évolution des affaires, au point de devoir modifier la stratégie prévue. On voit que le marché du leasing opérationnel est toujours en évolution constante. Par contre, notre fonction a changé, de simple fournisseur de services, comme il y a encore quelques années, nous sommes devenus aujourd’hui consultant en mobilité. Ce nouveau profil va probablement s’affirmer encore plus à l’avenir et apporter ainsi une réelle plus-value à nos clients. La consultance en termes de réduction de frais, d’augmentation de l’efficience interne et de satisfaction des employés sera de plus en plus demandée. La rapidité et la qualité du service resteront très probablement les maitres mots.Curieusement, au lieu de considérer le coût total, on constate un retour vers la recherche du prix « facial » le moins cher, je parle ici du prix que l’on découvre en pied d’offre. Le T.C.O. (Total Cost of Ownership), tenant compte des frais cachés et ainsi plus difficile à quantifier, semble perdre en intérêt dans le processus de décision.
Quels seront les changements qui peuvent mettre le marché fleet luxembourgeois en risque? Il y a surtout un élément qui risquerait de mettre le marché en danger...la fiscalité, plus précisément l’avantage en nature. Certains souhaiteraient voir augmenter l’avantage en nature qui est déjà actuellement un des plus élevés d’Europe. Il est clair que l’augmentation, même minime, de ce dernier aurait un impact dramatique sur l’évolution du parc fleet luxembourgeois. Ainsi, si certains des conducteurs actuels ne retrouvent plus d’avantage ou même y trouvent un désavantage, leur choix ne se portera certainement plus vers la voiture mais plutôt vers la compensation en salaire. Si le conducteur achète lui-même son véhicule sur fond propre, compte-tenu du nombre de frontaliers, les achats risquent fortement de se faire en dehors du pays, causant ainsi une énorme perte à tous niveaux, idem pour les assurances, les pneus, etc... Aussi faut-il considérer que les voitures seront gardées plus longtemps. Nous risquons donc une baisse des ventes annuelles de véhicules pour les garages de 16.000 (!) véhicules (étude menée par la FLLV, ADAL, FEGARLUX et CLC). Ceci représenterait une perte de près de 20% des immatriculations d’une année. La perte globale se traduirait par une chute de 400 millions d’euros par an en chiffre d’affaires pour le secteur automobile, en tenons compte de la vente des véhicules, mais également la location, des assurances, entretiens, pneus etc...N’oublions pas que la voiture de société est utilisée en moyenne 4 ans, alors que le véhicule acheté en privé est utilisé beaucoup plus longtemps. Il en résulte l’utilisation d’un véhicule d’entreprise aux technologies toujours plus modernes et donc nettement moins polluant. Il est important de noter que le taux d’émissions des voitures a baissé en moyenne de 30 grammes sur les cinq dernières années.
Pensez-vous que le choix des conducteurs a changé, vont-ils vers des véhicules plus verts ?En effet, on voit bien un changement des mentalités vers une approche plus « verte ». L’impulsion vient essentiellement des sociétés qui favorisent les voitures moins polluantes dans leur car policy et qui proposent des solutions de mobilités ponctuelles à leurs employés. Si ce contrôle des sociétés se perdrait suite à une perte de l’attractivité de la voiture de société, ces efforts seraient malheureusement en vain.
Pensez-vous que nous risquons d’assister à une redistribution des cartes entre enseignes de leasing ?Le leasing opérationnel est un métier très complexe. Il faut disposer d’un système IT très performant et il faut avoir une très bonne connaissance, et surtout expérience, du marché. Je pense donc que tout nouvel acteur devra investir beaucoup pour atteindre le break-even, tout en sachant que la taille du marché est limitée. Il sera plus plausible d’assister à une fusion entre sociétés. L’avenir nous le dira !
En conclusion... 2013 a montré quelques points positifs. Nous espérons donc que 2014 soit de bonne augure. Il y a encore beaucoup de perspectives favorables pour l’avenir.N’oublions pas que le marché du fleet en générale et celui du leasing opérationnel en particulier, continue sa progression, même dans cet environnement économique hostile.