Tout le monde s'y attendait, et tout le monde aurait aimé se tromper : les chiffres de ventes de véhicules neufs ont sacrément fléchi en octobre, avec -18,7%. Néamoins, les constructeurs gardent le moral, et préfèrent regarder le côté à moitié plein du verre... Six mois de baisse consécutifs ! Depuis le mois d'avril dernier, le marché de la vente de véhicules neufs ne cesse de se contracter. Et le mois qui vient de s'écouler n'a pas échappé à la règle : avec 171 449 immatriculations, le marché baisse de 18,7% par rapport à octobre 2009. A nombre de jours ouvrables comparables, la chute est de 14,9%. Cependant, plusieurs faits indiquent que le mois d'octobre est loin de s'avérer si médiocre que cela ; tout d'abord parce que les véhicules utilitaires ont progressé, de 15,7%. Ensuite, parce que les ventes de camions commencent aussi à sortir du marasme, avec une progression de +34,5 % ! Certes, le marché du véhicule industriel partait de loin, avec des mois (l'an dernier) à -60%. De l'avis de plusieurs spécialistes, le fait que les camions recommencent à se vendre signifie que la reprise économique n'est désormais plus un mirage.Mais le fait le plus important, comme le souligne le directeur commercial France de Renault / Dacia, c'est que mois d'octobre 2009, qui sert de base de comparaison, "était très élevé" . Voilà un an en effet, le public savait déjà que les montants de la prime à la casse allaient rétrécir, et bien des achats de véhicules avaient été anticipés à l'automne.Autant de données qui font le sourire est toujours de rigueur chez Renault, malgré des résultats commerciaux en baisse de 23% : "'Au niveau des taux de pénétration, si l'on prend en compte le marché des véhicules particuliers et des utilitaires, nous sommes dans la même situation que l'an dernier" commente Bernard Cambier. Selon celui-ci, la baisse enregistrée le mois dernier pourrait s'expliquer par "une plus forte baisse du segment des petites (Twingo, Clio) par rapport aux moyennes (Mégane)". Les véhicules les plus accessibles de la gamme Renault baisseraient de "35%", tandis que la gamme moyenne n'enregistrait une chute que de "18%". Fait notable, la marque Dacia est elle aussi en baisse, de 13,2%. Pour une raison toute simple d'ailleurs, selon Bernard Cambier : "Dacia fléchit parce que nous n'avons pas de voitures ! Le mois dernier, nous avons livré 1800 Duster, mais nous avons plus de 20 000 voitures en commande et 7 mois d'attente" commente le directeur, "les livraisons de Duster seront plus importantes au premier quadrimestre de l'an prochain". Outre Renault (et Dacia), les deux autres marques françaises n'ont pas connu beaucoup plus de succès le mois dernier : Peugeot chute de 18,7%, et Citroën de 15,9%.Du côté des marques étrangères, le marasme est toujours de mise pour Ford (-30,4%), Fiat (-30,9%) et Toyota (-35,1%). Seuls Nissan (+3,5%), Hyundai (+6,3%) et Kia progressent (+5,7%). Le groupe Volkswagen connait quant à lui des fortumes diverses : +2,3% pour Audi, -27,1% pour Seat, et -8,5% pour la marque Volkswagen : "La baisse du marché était attendue, après un premier semestre marqué par la prime à la casse" fait savoir Jacques Rivoal, directeur de la marque. A l'instar de Bernard Cambier, le directeur de Volkswagen se satisfait surtout de ses parts de marché préservées, voire en hausse. Et puis "le volume des commandes d'octobre 2010 est supérieur à octobre 2009", ce qui augure des fêtes de fin d'année point trop amères pour le constructeur allemand. (Argusauto)