L'usine belge d'Opel à Anvers, qui compte encore 1.300 salariés, va fermer d'ici à la fin de l'année faute de repreneur, faisant les frais de la sévère restructuration décidée par la maison mère américaine General Motors en Europe."Aucun des investisseurs potentiels n'a été, hélas, en mesure de présenter un projet durable pour l'usine", a indiqué Opel, filiale de l'américain General Motors (GM), dans un communiqué.Le processus de restructuration en cours va se poursuivre jusqu'à la fin de l'année. D'ici là, 10.000 Astra devraient encore sortir des chaînes."Puis la production s'arrêtera et l'usine fermera", a ajouté Opel. Pour le syndicat chrétien belge CSC, cette annonce est "un vrai scandale".Elle "constitue le coup de grâce pour les travailleurs d'Opel Anvers (Nord de la Belgique) et les sous-traitants", a-t-il déploré.Selon la CSC, le sous-traitant Johnson Control, qui fabrique dans une autre ville de Flandre, Geel, des sièges automobiles pour l'usine d'Anvers et emploie 180 personnes, va notamment mettre la clé sous la porte.La fermeture de l'usine d'Anvers n'est pas vraiment une surprise. Elle avait été annoncée en janvier, en même temps que la suppression de 8.300 emplois sur 48.000 d'ici 2015 dans la filiale européenne de GM.Déjà 1.250 travailleurs ont quitté l'usine avant l'été dans le cadre d'un plan social, mais elle emploie encore environ 1.300 personnes.Et Opel s'était donné jusqu'au 30 septembre pour trouver un repreneur pour le site. Son patron, Nick Reilly, indiquait encore jeudi que son groupe analyserait durant le week-end des propositions d'investisseurs souhaitant y poursuivre une activité automobile.Selon une porte-parole, "GM n'a pas épargné ses efforts" mais un des deux candidats intéressés n'a finalement pas déposé d'offre et le deuxième n'avait pas de plan d'entreprise."Il y avait au moins un investisseur: l'Asiatique", a affirmé pour sa part Rudi Kennes, représentant du syndicat socialiste FGTB, à l'agence de presse belge, Belga. "GM a écarté l'offre du candidat chinois alors qu'il voulait fabriquer des voitures ici."Les syndicats CSC et FGTB ont annoncé des actions européennes, car ils estiment que GM n'a pas donné de réelles chances de survie à l'usine, qui était établie à Anvers depuis plus de 80 ans et dont la fermeture est vécue en Flandre comme un véritable traumatisme.GM avait indiqué qu'en cas d'échec des pourparlers, Opel chercherait un autre type d'investisseurs, qui utilisent le site pour d'autres activités, de logistique par exemple. Le groupe est "toujours prêt à des discussions", a assuré sa porte-parole."Nous collaborerons avec le gouvernement flamand à un nouveau projet industriel", a aussi assuré lundi le syndicat CSC. Son secrétaire régional, Marc Van Thielen, a toutefois reconnu qu'il n'avait "pas beaucoup d'espoir".Le syndicat suggère d'ailleurs "que l'on donne cette usine à cette région et à ses travailleurs en échange d'un euro symbolique, pour que la reconversion puisse commencer le plus rapidement possible".Les écologistes de Groen! ont suggéré pour leur part que le port d'Anvers fasse préemption sur les terrains afin d'y favoriser le développement d'activités industrielles qui créeraient des emplois dans la région.
(sources AFP)