L'actionnaire majoritaire d'Aston Martin, le fonds koweiti Investment Dar Co., aurait contacté différents acheteurs potentiels pour céder les 64% de capital qu'il détient dans la célébrissime marque britannique, vedette des James Bond. C'est ce que croit savoir l'agence Bloomberg, qui ne cite pas moins de cinq personnes proches du dossier, mais ayant requis l'anonymat. Pour ce faire, la firme koweiti se serait attaché les services du groupe Rothschild (Rothschild Group). Parmi ces acheteurs potentiels, une société émerge, le constructeur automobile indien Mahindra & Mahindra Ltd. A en croire deux des sources citées par Bloomberg, les discussions auraient commencé il y a quelques mois, mais elles achopperaient actuellement sur le prix demandé par les Koweiti. Ces derniers désireraient vendre leur participations en gros au prix où ils l'ont acheté à Ford il y a environ cinq ans, à savoir 800 millions de dollars (630 millions d'euros aux cours actuels). Elle n'a donc plus les moyens de financer le développement des voitures du petit constructeur britannique, et en particulier la très élitiste One-77, à 1,5 million d'euros pièce. Pour John Wolkonowicz, un analyste automobile indépendant, cité par Automotive News, il est d'ailleurs presque impossible de rester compétitif "sans avoir les capacités d'un grand constructeur derrière vous". Or Aston, s'il dispose encore de moteurs préparés par Ford, ne bénéficie plus d'aucun autre apport de la part du constructeur américain depuis la cession par ce dernier en 2007. Une situation critique quand on sait l'effort technologique demandé actuellement aux constructeurs pour réduire les consommations. L'exemple d'Aston est au demeurant unique : Rolls-Royce appartient à BMW, Lamborghini, Bentley et Bugatti - sans oublier Porsche - à Volkswagen, Jaguar et Land Rover à Tata, Ferrari, Maserati et Alfa Roméo à Fiat. Une notion pour bien fixer l'enjeu auquel est confrontée la marque anglaise : BMW investit cette année plus d'un milliard d'euros dans l'amélioration des moteurs à explosion et le développement des moteurs électriques. Ce montant dépasse le chiffre d'affaires global d'Aston Martin en 2011 : 507 millions de livres, soit 635 millions d'euros ! Quant aux bénéfices, ils n'ont pas excédé 95 millions d'euros, en baisse de 18%, pour quelque 4 200 voitures commercialisées. Lire la suite : www.lepoint.fr