Où faire des promesses, si ce n’est dans un salon automobile ? A l’occasion du Mondial de l’automobile, Caradisiac vous propose un petit flash-back de deux ans. Qui a tenu ses engagements, qui a noyé le poisson, qui a embelli la (future) réalité, qui a pêché par optimisme, qui s’est effondré ? La preuve par 18.
« C’est fini le temps des rêves… Les souvenirs se fanent aussi quand on les oublie ». Dalida et Alain Delon avaient raison : les promesses n’engagent, selon la formule consacrée, que ceux qui les croient. Pourtant, dans l’automobile plus qu’ailleurs, force est de constater que la crise a paralysé l’assurance, une certaine forme de confiance en l’avenir. Difficile de promettre la lune… Du coup, dans la com’ des constructeurs, le télégramme sibyllin a remplacé l’axiome sarkozyste « je fais ce que je dis ». Les promesses sont devenues tacites, et non plus explicites, catalysées par un laisser-dire des marques qui, une fois leurs messages envoyés, se repaissent des commentaires laissés dans les forums, laboratoire marketing géant qui leur permet de sonder les réactions du public à une technologie, un concept-car… N’attendez pas une date de commercialisation précise : l’art de communiquer consiste à laisser les autres parler de vous et se perdre en conjectures. Dans l’industrie, tout excès de confiance est à proscrire : en Europe, la saturation du marché automobile, sa dépendance aux aides de l’Etat, la lenteur technologique, l’intensité de la concurrence et la difficulté à s’internationaliser rendent modeste… ou simplement prudent. C’est vrai pour les grands groupes, moins pour les petites marques, qui se doivent de frapper fort et d’afficher des objectifs clairs : au Mondial 2010, Lotus, sommité anglaise du « sport léger » avait promis 5 voitures en 5 ans, titanesque défi qui ne tardera pas à sombrer, faute d’un actionnariat stable. Encore des mots, toujours des mots…
Renault : une Clio gorgée de DeZirLe 5 juillet 2010, lorsque la DeZir est présentée à la presse, le nouveau patron néerlandais du style Renault, Laurens Van den Acker, ne s’en cache pas : ce concept-car de GT électrique inspirera la future Clio. Une vitrine charismatique censée habituer l’œil du public du Mondial 2010 aux galbes décomplexés, mais surtout à la nouvelle identité visuelle des futures productions du losange. Si le « chief-designer » l’affirme aussi haut, c’est que le visage de la Clio IV est déjà arrêté depuis plusieurs mois : son design a été gelé dès février 2010. Les deux modèles ont été développés parallèlement et par la même équipe de style, mais ce n’est pas forcément le concept-car qui a donné tous ses traits au produit de série, pendant la gestation. En particulier, c’est le projet de la future Clio IV qui fut source du principe de face avant à calandre échancrée pour l’étude DeZir… et pas l’inverse ! Renault, à qui on a longtemps reproché d’accoucher de concept-cars mirobolants qui ne tenaient pas leurs promesses (souvenons-nous de la Vel Satis !), renverse la donne : le design de la Clio IV, qui sera lancée en octobre, a gardé toute la sensualité, la sportivité et l’allégresse du prototype. Surtout, elle affirme un côté spectaculaire, frondeur, que l’on ne connaissait pas à Renault ! Voilà la Peugeot 208 prévenue…
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