A quelques jours de sa présentation sur l'évolution de la fonction de Fleet Manager lors de la Fleet Night du 27 septembre prochain, Nico Bemtgen, Directeur Administration de Stëftung Hëllef Doheem, nous donne quelques premières pistes, en nous présentant son parc automobile ainsi que ses problématiques majeures rencontrées au quotidien.
Quelles sont les problématiques que vous rencontrez au quotidien dans la gestion de votre flotte ?
La fondation Stëftung Hëllef Doheem est un réseau ambulatoire d'aides et de soins à domicile. La voiture de service est notre instrument de travail par excellence. Ce qui nous importe le plus c'est d'avoir une mobilité permanente, sans faille, 24h sur 24. Comme nous prestons un service universel, c’est-à-dire que nous servons l'ensemble du pays, 7 jours du 7, du matin au soir, nous sommes dépendants d'un bon service de sorte que toute période de non-mobilité soit limitée à un minimum absolu. Il s'agit là de notre problématique majeure.
Avec une flotte de quelques 760 véhicules, ceux-ci sont la carte de visite première de notre organisation. Notre leitmotiv est "mënschlech a kompetent" (humains et compétents), et nous aimerions que la conduite suive également ce leitmotiv.
Comment y répondre ? Comment se compose votre parc automobile ?
Notre flotte est hétéroclite, nous avons actuellement quelques 760 véhicules. Il y a les véhicules de terrain qui sont utilisés par nos soignants, au quotidien, mais également des minibus, de type Volkswagen Caddy ou d’autres véhicules, pour le transport de personnes à mobilité réduite. Les trois marques principales sont Volkswagen, Renault et Opel.
Il est très important d'avoir à nos côtés des partenaires forts. A côté de l’importateur, le rôle le plus important revient au loueur, qui est innovateur et qui puisse nous proposer des solutions sur mesure pour atteindre notre but. La mobilité doit être garantie au jour le jour. Nous disposons de quelques éléments très intéressants que nous avons conçus pour cela. Il ne s'agit pas d'un package général ; tout a été mis en place spécialement pour nous. Cela a pris du temps, mais fonctionne très bien actuellement : le personnel peut travailler au lit du client en toute tranquillité.
Comment voyez-vous évoluer la fonction de fleet manager dans les années à venir ?
Le rôle de Fleet Manager classique changera dans un avenir plus ou moins proche. La mobilité devient de plus en plus étendue, c’est-à-dire qu'il faudra tenir compte du concept "intégré" qui allie voiture, transport public, et autres moyens de déplacements. Les loueurs proposent également de nouvelles solutions, leur métier est d'assurer la mobilité et de concevoir la mobilité du futur. La relation avec le loueur est ainsi primordiale. Ce dernier a un rôle important à jouer, de sorte que le gestionnaire de flotte interne puisse s'occuper des "soft factors", c’est-à-dire du personnel, pour les inciter à avoir une conduite défensive, prudente, écologique, etc. Nous avons mis en place différents programmes et l'un des futurs défis est justement de mettre ce volet encore plus en avant. De plus, il faut trouver des concepts pour allier le professionnel et le privé. A cela il faut ajouter l'évolution du secteur automobile avec des véhicules de plus en plus intelligents, etc.
Peut-on envisager voir des véhicules autonomes chez Stëftung Hëllef Doheem dans les années à venir ? Qu'en est-il de la mobilité électrique ?
Nous suivons le marché et du moment où des concepts sont mûris et sécurisés, nous voulons bien les envisager et voir à quel point ils sont adaptables à notre activité. Nous avons cependant quelques années devant nous concernant la conduite autonome.
Je pense aussi qu'il est important de combiner les différentes sources d'énergies nécessaires pour propulser un véhicule. Nous avons quelques véhicules électriques dans notre flotte, il s'agit du modèle Zoé de Renault. C'est une expérience très intéressante que nous faisons à l'heure actuelle, mais ils restent en minorité. Il existe cependant encore quelques handicaps, je pense notamment au prix du leasing, à la valeur résiduelle – les loueurs ont une approche plutôt prudente à ce niveau - la batterie, les subventions étatiques qui ne sont pas disponibles pour les professionnels, et la couverture nationale en bornes de recharge, même si le gouvernement veut installer 800 bornes d'ici à 2020. La durée de charge et l'accessibilité aux bornes devront être étudiées en fonction de notre activité. Nous avons, par exemple, installé des bornes sur nos sites pour être véritablement autonomes.