Pour profiter de la croissance du marché Russe, Renault pousse ses capacités de production dans le pays. Le constructeur bénéficiera à partir de 2013 de capacités de production dans l’usine de son partenaire Avtovaz à Togliatti qui complèteront celle de son usine de Moscou.

 Dans le cadre de son plan actuel, Renault vise une part de marché de 8% en Russie en 2016 (les objectifs sont 25% pour Lada et 7% pour Nissan, ses deux partenaires). A cette date, le marché russe est estimé à 4 millions d’unités, ce qui donne un volume de 320 000 véhicules pour Renault en 2016 (1 million pour Lada, 280 000 pour Nissan). Cette estimation du marché russe (qui deviendrait le premier marché européen devant l’Allemagne) repose sur plusieurs facteurs plaidant pour la poursuite de sa croissance et notamment un parc ancien (13 ans d’âge moyen) et un taux de motorisation deux fois inférieur à la France (240 voitures/1 000 habitants). Ainsi, après un violent recul en 2009 (-50% et 1,47 million d’unités), le marché est à nouveau en croissance grâce à des primes à la casse en 2010 (+30% et 1,91 million d’unités en 2010) et sur le début de 2011 (+47% et 1,24 million d’unités au premier semestre). En tout le gouvernement russe aura financé 600 000 primes à la casse (d’un montant unitaire de 1 200 euros) en plusieurs programmes dont le dernier s’est clos en juin dernier (les véhicules devant être livrés d’ici octobre).Si Lada a été le principal bénéficiaire de ces aides (qui mettaient son modèle low-cost la Kalina à 2 800 euros), Renault en a également profité la Logan (vendue sous la marque Renault) devenant la première voiture de marque étrangère, 5e vente sur le marché (41 900 unités au premier semestre).Renault estime que la croissance de l’économie (4,2% prévue cette année) permettra au marché automobile de poursuivre sur la même tendance. L’association des importateurs (AEB) estime le marché russe à 2,4 millions pour 2011, Renault pense qu’il sera supérieur. “Nous estimons que le marché sera plus proche de 2,7 millions cette année”, a dit Bruno Ancelin, directeur général de Renault Russie.Compte tenu des droits de douanes (30% à 45% du prix du véhicule), le développement des volumes de ventes est directement connecté à l’augmentation des capacités de production dans le pays.Actuellement, Renault possède un unique site de production à Moscou dont la capacité de production a été portée de 80 000 unités à 160 000. Depuis mai, le site a atteint la pleine capacité avec 31 véhicules/h et un fonctionnement en 3 équipes (conduisant à l’embauche de 1 000 personnes en 2010). Renault a investi 400 millions d’euros pour la transformation du site avec notamment la mise en place d’un nouvel atelier de peinture et des outils spécifiques pour gérer la diversité de la ligne qui produira 5 modèles différents.Le site fabrique actuellement 4 modèles : les Logan et Sandero (en CKD, l’emboutissage étant sous traité), les Mégane et Fluence (en SKD, la caisse étant fabriquée dans l’usine de Turquie, mais prochainement les pièces de carrosseries devraient également être faites en Russie). L’usine se prépare actuellement à la production du Duster qui débutera en fin d’année pour un lancement en 2012. Les capacités additionnelles, Renault les trouvera chez son partenaire Avtovaz (dont il possède 25% du capital). Dans le cadre de leurs accords, Avtovaz dédiera à Renault 160 000 unités de la capacité de la ligne de la plateforme B0 (Logan) actuellement en cours d’installation à Togliatti. Cette ligne aura une capacité totale de 300 000 à 400 000 unités et produira également deux Lada (un break Largus et une version utilitaire) et une Nissan (à partir de 2012). Les deux nouveaux modèles Renault issus de cette plateforme entreront en production à partir de 2013.Cet accord permettra à Renault de fabriquer 320 000 unités en Russie. Le site de Togliatti constitue une réserve de capacité importante lui permettant de pouvoir suivre la croissance du marché si la demande est au rendez-vous. “L’usine de Togliatti a une capacité de 1 million de véhicules en deux équipes. Avec trois équipes, vous pouvez rajouter un demi million”, souligne Bruno Ancelin. Un accroissement possible avec “un peu d’investissement additionnel”, précise le dirigeant.

(autoactu)