Débarquée d’un bateau en provenance de Corée de Sud où elle est produite par Renault Samsung Motors, la Renault Latitude est la nouvelle berline haut de gamme de la marque au losange. Ayant pour mission d’installer de nouveau Renault sur le marché des véhicules première classe dans le monde entier, la Latitude arrive sur le marché avec l’autre objectif de prendre la succession du Vel Satis. Le pari n’est pas gagné !
Dévoilée lors du Mondial de l’Auto de Paris en octobre dernier et même plébiscitée lors d’un sondage sur le web par les internautes de RTL / Auto Plus comme étant la voiture “coup de coeur” du salon, la Renault Latitude arrive dans les concessions de la marque en ce mois de janvier 2011 avec la ferme intention de se faire une petite place sur un segment du haut de gamme dominé par les constructeurs allemands et dont Renault est absent depuis bien des lustres.
UNE VOCATION MONDIALENée en Corée du Sud dans l’usine de la filiale Samsung Motors, qui fabrique également le Renault Koleos, la Latitude qui utilise 40% de pièces en provenance de France n’est autre que la nouvelle Samsung SM5 rebadgée et relookée pour les besoins du losange. Une démarche louable sur le fond mais pour le moins discutable lorsque l’on se retrouve devant cette Latitude, physiquement parlant et dans la rue comme ce fut notre cas lors d’un essai réalisé au Touquet et en commun avec la nouvelle Laguna 3 phase 2 4Control aux qualités routières exceptionnelles. En faisant le tour de cette longue berline de 4,90 m, on ne retrouve pas l’esprit de la marque et franchement on se demande ce qu’elle vient faire en Europe occidentale tellement son style est aux antipodes de la production actuelle et surtout future du constructeur français. Alors qu’au même moment Renault surprend, ose et se lâche avec DeZir et Zoe, deux superbes concepts cars qui préfigurent la future ligne stylistique de la marque, il nous glisse discrètement cette Latitude tout en précisant que ce modèle est à vocation mondiale et que 80% des ventes se feront hors Europe, l’honneur est sauf !
DU HAUT DE GAMME PASSE-PARTOUTSi le style de cette Latitude ne procure aucune émotion particulière, ni belle ni moche et surtout très passe-partout, ce qui n’était pas le cas du Vel Satis au style très décrié mais qui ne laissait pas indifférent, il faut tout de même reconnaître que cette berline haut de gamme n’a pas que des mauvais points en dehors de son esthétique, misant surtout sur ses équipements, son contenu technologique de série et ses prestations de vie à bord avec siège massant, parfumeur d’ambiance et autres gadgets au rayon des options. La finition se montre plutôt flatteuse à l’image de la console centrale laquée comme un piano alors que certains plastiques n’ont pas leur place dans une auto dite du haut de gamme. Disons qu’importe la latitude, cette franco-coréenne est une véritable auto de chef d’entreprise qui recherche le raffinement tout en roulant “français” et dans la discrétion car la Latitude n’a pas l’allure d’une Audi A8, d’une BMW Série 7 ou d’une Mercedes Classe S, des concurrentes directes aux tarifs certes bien plus élevés car sur ce registre Renault se montre placé.
DÉVOREUSE D’AUTOROUTEAprès les présentations sur le front de mer du Touquet et sur le perron du très british hôtel Westminster pour une carte postale idéale, direction les routes de la côte d’Opale pour une prise en mains pas forcément très concluante à bord de notre Latitude 2.0 dCi 175 ch équipée d’une boite auto 6 rapports. Au premier coup de volant, la direction impressionne par sa trop grande douceur et sa légèreté, surprenant, d’autant que la position de conduite n’est pas le point fort avec un siège trop haut même en position maxi basse et je ne suis pas le fils de Yannick Noah, mais plutôt “celui” de Alain Prost au niveau de la taille, le talent en moins. Sur les routes qui bordent le littoral, la Latitude ondule de tout son long tel un navire dans le détroit de la mer du Nord par vent de force 6. C’est déconcertant et si ce n’est pas inconfortable, bien au contraire, cette liaison au sol toute molle semble inadaptée aux routes européennes avec un débattement de la suspension interminable. Une fois sur le billard d’une autoroute, la Latitude offre un visage de grande routière dévoreuse d’asphalte. Renault a beau dire que cette auto est à vocation internationale et qu’un asiatique aime le "caramel mou" et un européen le "caramel dur", en terme de suspension, rien n’empêche d’offrir au moins une liaison au sol en phase avec les attentes des européens et donc au niveau des standards d’outre-Rhin qui font référence.
FICHE TECHNIQUE RENAULT LATITUDE- Modèle testé dCi 175 FAP finition Initiale BVA- Berline tricorps 4 portes - 5 places- Longueur 4,90 m - largeur 1,83 m - hauteur 1,48 m- Moteur 4 cylindres 16 soupapes diesel de 1 995 cm3- Injection directe type Common Rail- Puissance de 175 ch à 3 750 tr/mn - Couple de 360 Nm à 2 000 tr/mn- Boite de vitesses automatique à 6 rapports- Train AV pseudo McPherson- Train AR multibras- Disques de freins AV 320 mm AR 300 mm- Jantes alu 18 pouces Symphonie avec pneus 225/45 R18 de série- Principaux équipements de série : Phares bi-xenon directionnels, correcteur électronique de trajectoire ESC, climatisation automatique bi-zone avec capteur de toxicité, Carminat Tom Tom, carte mains libres, sellerie cuir- Équipements en option : Pack Zen 1 500 € avec siège conducteur massant, diffuseur de parfums, ioniseur d’air et système d’aide au parking avant et arrière avec caméra de recul- Poids à vide de 1 620 kg- 0 à 100 km/h en 9,9 s- Vitesse maxi de 215 km/h- Consommations mixte de 6,5 l/100 km- Émissions de CO2 de 170 g/km
(auto mag-info)