Si les Allemands nous dégainent de nouvelles motorisations à tour de bras, il n’en va pas forcément de même chez nos voisins d’outre-quiévrain. Une raison de plus pour frapper fort quand ils s’y mettent, ce que Renault s’est employé à faire en nous présentant ce nouveau moteur 1.6 dCi. Voilà un petit diesel qui bouscule la hiérarchie !

1.6 dCi

Plus que jamais, il est question de downsizing. Chez Renault, on entend faire marcher un petit 1.6 l aussi fort qu’un gros 1.9 l, mais avec une consommation de 1.4 l. C’est possible ? Oui, en mettant les bouchées doubles lors de la conception ! Et de fait, à ce titre, rien n’a été laissé au hasard ! Les tests sur bancs furent impitoyables et le cahier de charge imposait aux ingénieurs de remettre les pendules à l’heure face à une concurrence qui a les dents particulièrement acérées.

Le coin théorique

Qu’a-t-il donc de particulier, ce petit 1.6 dCi ? Reprenant des éléments à ses grands frères 2.0 dCi et 3.0 V6 dCi, il accumule une quantité impressionnante de nouvelles technologies, en ce compris, la recirculation des gaz d’échappement dans les chambres de combustion moteur froid, un swirl variable (tourbillon des flux d’air dans les chambres de combustion), une pompe à huile à cylindrée variable et un système de chauffe moteur plus rapide, pour des rejets polluants en baisse. Ce petit moteur a même hérité d’une technologie issue des F1, avec ses segments racleurs spécifiques.

Le plus puissant des 1.6 l diesel !

Avec 130 chevaux et 320 Nm de couple à 1.750 tr/min, ce moteur esttout simplement le plus costaud des 1.6 l diesl ! Renault mise donc sur les performances, mais également sur la sobriété, avec un start & stop et un système de récupération de l’énergie cinétique lors des phases de ralentissement. Avec quels résultats ? 115 g/km en terme de rejets de CO2 et 4,4 l/100 km, question consommation. En clair, à vous les primes de 5 % sur le prix d’achat et une déductibilité en entreprise de 80 % !

Sur la route

Contact, démarreur, le 1.6 dCi s’ébroue en douceur et sans remuer la carlingue. Un bon point. Premier rapport (sur les six de la boîte manuelle) engagé, et c’est parti, tout en douceur. Jusque là, tout va bien, le moteur est parfaitement silencieux et une petite zone jaune sur le compte-tours située de 1.750 à 2.250 tr/min indique la plage idéale. Nous voici sur une nationale et le 1.6 dCi se fait parfaitement oublier. L’aiguille du compte-tours oscille gaiement entre 2.000 et 3.500 tr/min, le moteur pousse vigoureusement, mais reste tout ce qu’il y a de plus silencieux.

Premier ralentissement, voici venu le temps de tester sa souplesse et… aïe ! Les reprises à bas régimes, il n’aime pas. No qu’il cogne ou fasse entendre son mécontentement, mais il n’a rien à donner sous 1.600-1.700 tr/min. Il n’y a plus qu’à enfoncer les gaz, attendre, puis recevoir la gifle à 1.750 tr/min quand môssieur est dans ses tours. Plutôt handicapant en ville, ce défaut impliquant de fréquents changements de rapports pour le relancer dans ses tours. Ce qui est d’autant plus dommage que le reste se prête volontiers à un usage urbain, à commencer par le système de start & stop silencieux, suffisamment rapide et exempt de vibrations.

Pas de boîte auto !

Pour pallier à ce problème, il existe une solution : la boîte auto ! D’autant que Renault possède sur ses étagères une excellente boîte à double embrayage, baptisée EDC et qui n’est pas trop loin de la superbe DSG de VW en termes d’agrément. Mais voilà, cette fameuse EDC ne supporte que 280 Nm de couple maximum quand ce nouveau 1.6 dCi en délivre 320 ! Ça ne passe donc pas ! Renault planche toutefois sur ce problème…

Présent sous les capots des Scénic et Grand Scénic, ce moteur ne devrait pas tarder à atterrir sous les capots du reste de la famille Mégane. A l’avenir, les ingénieurs songent également à décliner une variante plus puissante de ce moteur, d’éventuellement 160 chevaux. Voilà qui paraît alléchant, mais… qu’ils n’oublient pas de mettre des chevaux en bas !

 

(Source: www.vroom.be)