L'association 40 Millions d'automobilistes a souhaité créer son propre "institut d'étude des accidents de la route" de manière à mieux comprendre les phénomène inhérents aux accidents. L'association 40 Millions d'automobilistes n'aime pas qu'on lui refuse l'accès aux données liées à l'accidentologie. Et comme selon Gérard Minoc, responsable de l'institut, "toutes les analyses de la Sécurité Routière découlent des infractions", l'association a tapé du poing sur la table et a décidé de se passer des pouvoirs publics.  Désormais, 40 Millions d'automobilistes fera ses calculs maison, via... une soigneuse collecte des articles de presse locale. Un moyen qui peut paraître aléatoire voire inexact lorsque l'on cherche à comptabiliser précisément le nombre de tués ou de blessés sur la route ; l'association veut justement dépasser le strict comptage (privilégié par les pouvoirs publics) pour entrer dans l'ère de l'analyse : "Cela permettra de comprendre, et de s'orienter vers une politique de sécurité routière socialement acceptable" souligne Laurent Hecquet, délégué général de 40 Millions. Pour ce faire, l'association a par exemple décidé d'utiliser sa propre unité de mesure, le "tué par jour" : "Avec cela, je peux isoler les vacances de février ou les vacances de la Pentecôte" indique ainsi Gérard Minoc.  Premier enseignement de l'institut, le rôle prépondérant des phénomènes météo : "Les comparatifs avec l'Europe du nord ne nous paraissent donc pas pertinents " annonce ainsi Laurent Hecquet.  Et de présenter diverses observations montrant par exemple que les motards restent à la maison en hiver, que les piétons sont bien plus victimes d'accidents de la route durant les mois d'hiver (car plus de nuit que de jour en 24 heures), etc.  Autre enseignement jamais vu ailleurs, les manoeuvres aux intersections : de janvier à avril, 5% des décès ont eu lieu à un carrefour. Or, d'après 40 Millions, "80% de ces accidents concernent des conducteurs de plus de 60 ans, et 50% des conducteurs ont plus de 80 ans." N'y aurait-il donc pas un problème lié à l'âge et à la gestion des situations potentiellement stressantes ? L'association a enfin étudié le phénomène des pertes de contrôle (en ville, sur route...) pour s'apercevoir que la somnolence au volant représente la cause d'environ 20% des décès. De là à dénoncer la politique des radars visant à sanctionner la vitesse, il n'y a qu'un pas que 40 Millions d'automobilistes franchit allègrement. (l'argus)