Kia est un constructeur ambitieux et son plan de croissance passe par l’introduction régulière de nouveaux produits au design fort et à la forte personnalité. Dernière-née de la marque sud-coréenne, la citadine polyvalente Rio de troisième génération se dévergonde totalement. C’est un véritable carnaval à Rio pour cette petite compacte qui va faire danser la samba à la concurrence.

Peter Schreyer est un homme heureux. Designer de son état et surtout chef du style du constructeur sud-coréen depuis 2006, l’allemand a révolutionné et totalement chamboulé l’image de la marque, lui conférant une véritable identité stylistique que la nouvelle Rio, après les Sportage, Picanto, Cee’d, Soul et Venga, en attendant la berline Optima l’an prochain, se charge de reproduire avec brio. Il est donc loin le temps ou Kia n’avait que pour seul et unique argument, le prix très attractif et qu’importe le reste. Aujourd’hui, Kia c’est une image jeune confortée par une signature stylistique et la qualité avec sa fameuse garantie 7 ans ou 150 000 km, preuve d’une certaine confiance dans sa production. Kia affiche désormais un dynamisme qui fait peur à la concurrence, d’autant que le groupe coréen qui comprend les marques Hyundai et Kia est avec sa 4e place au pied du podium des constructeurs mondiaux avec une production l’an dernier qui dépasse les 5 500 000 de véhicules. Du coup, Kia impressionne et même si sa diffusion en France ne présente pas les chiffres des grands constructeurs européens, la “petite” marque coréenne compte bien vendre pas moins de 30 000 voitures en 2012 sur le seul marché hexagonal. Kia est donc une véritable menace et pour ce faire il compte sur sa nouvelle Rio qui s’attaque au marché des citadines polyvalentes avec des solides arguments. D’ailleurs il vaut mieux car la concurrence est plutôt rude sur l’un des plus importants segments en Europe avec les Clio, 207, C3, Polo, Corsa, Punto ou encore Ibiza et Fabia.

UNE BIEN JOLIE FRIMOUSSE

Avant, c’est-à-dire dans une autre vie automobile d’une décennie passée, la Kia Rio n’avait pas vraiment grand-chose pour elle, un style fade sans la moindre personnalité et une qualité de présentation pas toujours au niveau et bien loin des attentes européennes. Heureusement, Peter Schreyer, tel le Zorro du design, est arrivé et en deux temps - trois mouvements, a changé la mentalité et l’approche de la marque dans ses produits en créant une véritable ligne de style qui fait que aujourd’hui une calandre “Tiger Nose” n’a de secret pour personne ou presque. Avec la nouvelle Rio qui n’aura aucun mal à faire oublier la précédente génération avec son style fort et expressif, Kia poursuit sur sa lancée et enfonce le clou. Plus longue de 6 cm avec un empattement également augmenté au profit de l’habitabilité, la nouvelle Rio propose un design fort sur ce segment des grandes citadines polyvalentes. Face avant bombée et agressive, phares avant étirés, flancs sculptées, ligne de caisse haute et plongeante vers l’avant, surface des vitres réduite. Il y a comme un air de coupé dans cette 5 portes qui aura également une déclinaison 3 portes à la présentation plus sportive début 2012, mais il va falloir aussi mettre des chevaux dedans Monsieur Kia !

ELLE A VRAIMENT PRESQUE TOUT D’UNE GRANDE !

Pour cet essai sur les routes bretonnes de Rennes au golfe du Morbihan et sa célèbre presqu’île de Quiberon en passant par la réputée forêt de Broceliande, nous avons jeté notre dévolu sur la version qui sera sans le moindre doute le coeur de la gamme, soit la 1.4 CRDi 90 ch en finition Active. Une fois dans l’habitacle, l’évidente montée en gamme saute aux yeux. Les plastiques sont de bien meilleure qualité dont certains moussés, l’assemblage est sérieux et l’ambiance sympa si l’on opte pour le bandeau de planche de bord coloré, car malheureusement le noir (notre modèle d’essai) gomme toute originalité. La nouvelle Rio sort le grand jeu et d’ailleurs une anecdote me revient en tête à ce sujet. Au dernier salon de Genève en visite sur le stand Kia, je prends alors le temps de découvrir cette Rio assis dans le siège conducteur pendant que mon voisin, une vieille connaissance chef de produit sur les intérieurs d’un grand constructeur généraliste me dit “t’as vu les ajustages et la qualité de la planche de bord, c’est top et largement au niveau de ce que nous faisons en Europe sur le segment” et je vous passe, par respect pour mon interlocuteur, la suite et sa conclusion. Six mois après et plus de 350 km en Rio sur les routes bretonnes, mon feeling n’a pas changé et je comprends encore mieux les propos de ce professionnel passionné et compétent. Kia va faire fort d’autant qu’il propose des équipements dignes des modèles du segment supérieur, le tout avec un prix qui reste correct et dans la moyenne du segment.

LE 1.4 CRDi 90 CH, UNE VALEUR SÛRE

Sous le capot, pas de réelle surprise puisque l’on retrouve une “vieille” connaissance avec le bloc 1.4 CRDi de 90 ch. Même s’il manque franchement de coffre dans les bas régimes jusqu’à 1 800 tr/mn, il s’avère être un compagnon de route bien agréable tant en usage urbain que sur route. N’oublions qu’avec sa taille de 4,04 m, la Rio est avant tout une citadine polyvalente qui permet aussi de partir en week-end ou encore en vacances, mais sans pour autant être une voiture de course et ce même avec son look plutôt sport. Au volant et malgré une direction électrique qui gomme toutes les sensations par sa trop grande douceur, la Rio se montre plutôt homogène et agréable à conduire. Certes, ce n’est pas le châssis de l’année car dans ce domaine une 207 fait figure de référence avec sa liaison au sol particulièrement peaufinée, mais la Rio ne démérite pas pour autant mixant efficacement confort et tenue de route et ce malgré une monte pneumatique totalement inadaptée sous prétexte qu’il s’agit de pneus à faible résistance. Mais voilà, Hankook n’est pas Michelin ou Continental et ce pneu montre vite ses limites tout en étant extrêmement bruyant, ce qui en terme d’insonorisation dans l’habitacle se paye cash par des bruits de roulement importants. Heureusement, la Rio compense par une réelle qualité perçue, de nombreux équipements de série, des prix ajustés et la fameuse garantie 7 ans, de quoi faire la différence dans un segment hyper concurrentiel où le moindre argument compte et la petite coréenne n’en manque pas.(auto-mag)