Incontestablement, la 500 a sauvé Fiat. Mais la firme transalpine est en train de se faire piéger. En voulant exploiter au maximum le succès de son nouveau pot de yaourt, elle ne sait plus rien faire d'autre. Ce qui pourrait vite être dangereux.
Le 4 juillet est une date qu’affectionne tout particulièrement Fiat. Rien à voir avec la déclaration d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique ou avec ma fête. Mais c’est le quatrième jour du septième mois de l’année 1957 que l’italien a lancé l’auto la plus marquante de son histoire : la 500. Une petite puce surnommée affectueusement le pot de yaourt qui a partagé la vie de millions de conducteurs (quasiment 3,9 millions d’unités produites) et qui de nos jours fait le bonheur d’une nouvelle génération de clients. Car depuis 2007, Fiat propose de nouveau une 500 dans sa gamme. Un véhicule présenté en très grande pompe le… 4 juillet, soit 50 ans pile poil après la première mouture. Je me souviens que la date de lancement avait été avancée pour coller avec le jour anniversaire, histoire de marquer les esprits. Un joli coup médiatique qui illustre très bien le fait que la 500 du 21ème est l’archétype de la voiture où le marketing est primordial. La nouvelle 500 s’adresse en premier lieu à une clientèle jeune et dynamique, adepte des nouvelles technologies et friande de réseaux sociaux. En jouant à fond la carte du néo-rétro et de la personnalisation, Fiat espérait bien connaître le même succès que Mini. Quitte à copier un peu sa stratégie. Voire la pomper beaucoup…
Sans surprise, la 500 est un carton. Elle se vend toute seule même si la marque communique beaucoup autour d'elle. Tout simplement parce que ce pot de yaourt est très bénéfique pour l'image de Fiat. Même si l'italien commençait à refaire surface grâce à une jolie Grande Punto, il était encore très marqué par des années noires (euphémisme) où les bides se sont enchaînés, l'amenant au bord de la faillite. La 500 a permis à Fiat de se reconstruire, à tous les niveaux. Son capital sympathie a bondi, sa notoriété en a profité et surtout les ventes ont explosé. Fiat peut dire merci à la 500 : grâce à elle, il est redevenu bénéficiaire et a pu se permettre le luxe de racheter le groupe Chrysler.
J'aime à dire que c'est la 500 qui a racheté l'américain. Au moment où cela s'est fait, Alfa Romeo enchaînait les exercices déficitaires (ce qu'il fait encore de nos jours), Lancia était à l'abandon, et la gamme de Fiat était peu attractive. Mais tout ce tableau peu glorieux était caché par le succès de la 500, véritable écran de fumée.
La 500 avait déjà relancé Fiat dans les années 50. Elle l'a carrément sauvé cette fois. Ce qui est amusant, c'est de voir qu'à l'époque c'était un modèle populaire très abordable et que maintenant c'est une auto chic et hype, pour ceux qui veulent se faire remarquer. Les temps ont changé. Maintenant on achète une 500 série spéciale Diesel ultra lookée pour se faire voir mais qui a autant de puissance que la 106 essence de 10 ans qu'il m'arrive de conduire parfois pour aller en ville. C'est sûr qu'au moment de se garer, on a un air moins suffisant en sortant de la voiture. Mais à chaque dépassement, on fait la même grimace.
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