Alertée par le débat qu'elle a elle-même engendré sur le diesel, l'ONU, plus précisément l'Unece, vient de livrer un document faisant la part des choses entre "mythes et réalités". Edifiant !

 La commission économique pour l'Europe des nations unies (Unece) a tenu à remettre les pendules à l'heure : "Parmi les cinq catégories d'activité (nldr, les plus polluantes), la plus forte réduction des émissions entre 1990 et 2010 a été réalisée par les véhicules légers, avec -82,9%" explique t-elle au détour d'un rapport intitulé "Emissions des moteurs diesel : mythes et réalités". Dans le détail, les émissions de CO (monoxyde de carbone) du transport routier ont baissé de 62%, et celles de particules de 48%, toujours sur la période 1990 / 2010. L'Unece ajoute aussi qu'entre 2000 et 2010, les émissions de particules PM 10 (les plus grosses) ont chuté de 14%, celles de PM 2,5 de 15%. Et de rappeler au passage que "la combustion de bois ou de charbon dans les ménages et industries est la principale source d'émission directe de PM 2.5", c'est à dire de celles que l'on considère comme les plus dangereuses pour la santé. Au sein de l'Europe des 27, le transport routier n'est donc responsable "que" de 15,5% des émissions de particules.

Rien de révolutionnaire ou de totalement nouveau dans ces données, si ce n'est qu'elles émanent de l'une des branches de l'ONU, peu suspectée d'être partisane. Interrogé pour les besoins du rapport, le directeur de l'IARC (Agence internationale sur le cancer, une branche de l'OMS) admet que "les nouveaux moteurs diesels produisent bien moins de particules et de composés chimiques par rapport aux anciennes technologies". Le directeur Christopher Wild fait évidemment référence à la polémique qui a suivi le classement des émissions de diesel comme cancérigènes par l'OMS.

Le scientifique se garde toutefois d'un jugement définitif dans le rapport de l'Unece, et appelle à continuer les recherches sur ce qui sort des pots d'échappement des véhicules diesels. Il ne contredit pas non plus les conclusions de l'OMS car rappelle t-il, "passer des anciennes aux nouvelles technologies prend du temps, durant lequel les populations continuent d'être exposées aux moteurs diesels".

Lire plus: www.largus.fr