L’évolution sur la longue période fait apparaître une baisse du nombre d’accidents corporels à partir de la seconde moitié des années 70. Avant, c'est-à-dire entre 1960 et 1975, le nombre d’accidents corporels a globalement augmenté d’un peu plus de 20% en dépit d’une baisse intermédiaire alors que le parc automobile a doublé sur cette période. Depuis 1975, malgré quelques fluctuations observées d’une année à l’autre, la courbe du nombre d’accidents corporels suit donc une tendance à la baisse : en 1975, 1 866 accidents ont été répertoriés, contre 962 en 2011, soit une diminution de 48%. Sur la même période, le nombre d’immatriculations de véhicules routiers au Luxembourg a pratiquement quadruplé. Depuis l’année 2000, le nombre d’accidents corporels sur les routes luxembourgeoises s’est durablement installé sous la barre des 1 000.

Accidents corporels et victimes : principales tendances sur la période 1960 – 2011

En 2011, les accidents de la route ont impliqué 1 341 victimes corporelles dont 317 blessées graves, 991 blessées légers, 21 victimes tuées sur le coup et 12 personnes décédées suite aux accidents. En 1960, les accidents corporels provoquaient presque deux fois plus de victimes blessées: 520 blessées graves, 1 628 blessées légers. Le nombre de victimes tuées a diminué de 58% entre 1960 et 2011 baissant de 79 à 33 victimes.

A partir de la moitié des années 70, les facteurs tels que la ceinture de sécurité de série et l’obligation de la porter à l’avant de la voiture, l’obligation du port du casque, l’airbag côté conducteur, les limitations de vitesse à 90 km/h en rase campagne et 120 km/h sur l’autoroute… semblent donc avoir porté leurs fruits. A côté d’une baisse du nombre d’accidents et de victimes en nombre absolu, on constate surtout une baisse relative du nombre de blessés graves qui a culminé avec près de 40% des victimes dans les années 60 et 70 pour représenter un peu moins d’un quart des victimes à la fin des années 2000.

Si l’on ramène le nombre total de victimes au nombre d’accidents (on calcule en fait un taux d’incidence), on obtient un ratio de 139 victimes pour 100 accidents en 2011 contre 147 en 1960. Ce taux indique que les accidents corporels, en plus de diminuer en nombre, font en moyenne de moins en moins de victimes.

Les volets qui suivent, à savoir les accidents corporels selon le type de collision et la comparaison européenne, portent, à défaut de séries plus longues, sur les 20 dernières années.

Accidents corporels et victimes selon le type de collision

Au Luxembourg, près de la moitié des accidents corporels survenus en 2011 étaient dus à une collision entre deux ou plusieurs véhicules en marche. Viennent ensuite les collisions entre un véhicule en marche et un obstacle fixe (arbre, véhicule en stationnement, mur…), qui représentaient 25.6% des accidents corporels en 2011, soit 246 accidents. Plus précisément, 77 accidents corporels en 2011 étaient dus à une collision entre un véhicule et un arbre, 37 à une collision contre un véhicule en stationnement et 132 à une collision contre un autre obstacle fixe (par exemple, un mur). Quant aux collisions entre véhicules et piétons, elles représentaient 16.3% des accidents, soit 157 accidents, dont 39 collisions contre un piéton se trouvant sur le passage piétons.

La tendance entre 1991 et 2011 est à la baisse pour les principaux types de collision. La baisse est particulièrement nette pour les collisions entre véhicules en marche, dont le nombre est passé de 535 en 1991 à 435 en 2011, ce qui représente une diminution de 19%.

Source : STATEC, Police Grand-Ducale

Pour les collisions entre véhicules et piétons, l’évolution sur la période 1991-2011 apparaît moins marquée que pour les autres types de collision.

Après une baisse importante du nombre de ces accidents entre 1991 et 2000, on observe une tendance à la hausse depuis 2000, avec 157 accidents impliquant véhicules et piétons en 2011, contre seulement 110 en 2000. Cependant, sur toute la période 1991-2011, le nombre de ces accidents a diminué de 7.6%.

Ainsi, la part des accidents entre véhicules et piétions dans l’ensemble des accidents corporels tend à augmenter. Celle-ci est passée de 12.2% en 2000 à 16.3% en 2011.

Comparaison européenne

La comparaison européenne fait apparaître qu’à l’exception de Malte et de la Roumanie tous les pays de l’Union Européenne ont connu une baisse sensible du nombre de tués sur leurs routes entre 2000 et 2010. Avec une diminution de 57.9% du nombre de tués entre 2000 et 2010, le Luxembourg se situe au-dessus de la moyenne européenne (-45.0%). Deux pays ont enregistré des baisses plus fortes que le Luxembourg: c’est le cas notamment de la Lettonie (65.7% de tués en moins entre 2000 et 2010) et de l’Estonie (-61.8%).

Par rapport à la période 1991-2000, la baisse du nombre de morts sur les routes s’est accélérée au cours des dix dernières années : au niveau des 27 pays de l’Union Européenne, le nombre de morts a chuté de 45.0% entre 2000 et 2010, tandis que la baisse n’était que de 25.2% entre 1991 et 2000.

Si l’on s’intéresse à l’importance du nombre de tués par rapport à la population totale du pays, le Luxembourg, avec 64 tués pour 1 000 000 d’habitants en 2010, se situe plutôt dans la partie basse de la distribution, après la France (62 tués / million) mais avant l’Autriche (66 tués / million). A titre de comparaison, le nombre de morts en Lettonie, en dépit d’une très forte baisse constatée au cours des dernières années, reste relativement élevé par rapport à la population totale du pays (97 tués / million).

A l’autre extrémité, on voit que le nombre de tués est en-dessous de 40 pour 1 000 000 d’habitants en Suède (28 tués / million), au Royaume-Uni (31 tués / million) aux Pays-Bas (32 tués / million) ainsi qu’à Malte (36 tués / million). Malgré une stagnation du nombre de tués à Malte entre 1991 et 2010, on voit donc que le poids de cette population dans la population totale reste parmi les plus faibles de tous les pays européens.

Le résultat précédent doit cependant être quelque peu nuancé, dans la mesure où seulement la population résidant au Grand-Duché a été prise en compte. Afin d’obtenir une mesure plus juste du taux de mortalité sur les routes, il faudrait aussi pouvoir intégrer la population des frontaliers dans nos calculs. Ainsi, on peut s’attendre à une baisse du ratio (nombre de tués / nombre d’habitants) pour le Luxembourg.

 

Institut national de la statistique et des études économiques